Sur StreetPress Charles et Tom de Moriarty font le deuil de Gilbert leur mascotte, une tête de biche empaillée: «On a posé sa tête sur une montagne de bûches en flamme». Où l'on apprend pourquoi le groupe préfère l'acoustique à l'électrique.
Quelle est la pièce manquante de votre album ? (« The missing room » est le nom de l’album…)
Charles : À la base, c’est une pièce de monnaie ! En fait, on avait listé pour le premier album tout un cas de titres, vu que l’on n’arrivait pas déjà à se décider à l’époque. Et pour le deuxième, en relisant les titres du premier, Tom et moi sommes tombés immédiatement d’accord sur ce titre.
Tom : Et puis « the missing room », c’est peut-être aussi la pièce où l’on a enregistré le disque.
Charles : …Ou la pièce idéale pour écouter le disque !
Tom : Mais ça peut être également l’un des membres du groupe que l’on a perdu lorsque l’on avait 20 ans.
On a l’impression que Paris vous a beaucoup inspiré sur l’album ?
Charles : Oui. Par exemple, Rosemary (la chanteuse du groupe) avait fait une chanson sur Saint-Denis, le personnage qui a eu sa tête coupée et qui s’est baladé après dans Paris avec la tête dans ses mains ! Sur l’album, il y a une chanson qui s’appelle « Decaf’ », où c’est un personnage qui ne se rend pas compte qu’il est mort. Il y a aussi la Marquise de Brinvilliers, une célèbre empoisonneuse dans le Marais, qui jetait des sorts aux hommes. Cette histoire a inspiré « I will do » (le morceau d’ouverture de l’album) qui traite de l’ensorcellement.
Tom : Peut-être d’ailleurs que c’est Rosemary, qui tous les soirs, jette des sorts au public !
Moriarty chante Isabella devant Frederic Taddei
Il n’y a donc rien de nouveau en musique, il y a juste des choses qui se transforment !
D’où viennent vos mélodies ?
Tom : De moi ! Hé hé hé !
Charles : Oui, il nous amène les partitions et donc nous on reproduit ce qu’il nous donne !
Tom : Bon ce n’est pas du tout ça ! Disons que l’on entend tous des airs dans nos têtes chez nous, mais lorsque l’on se retrouve pour composer, ça reste très collectif ! Chacun a sa place et il suffit qu’un de nous gratouille quelque chose sur sa guitare et ça va inspirer les autres.
Charles : Et puis inconsciemment, il y a aussi des mélodies qui viennent de Rosemary, quand en répétition, elle chuchote quelque chose en tricotant ou en bouquinant. Souvent il y a des échanges de mélodies que l’un fait et qui inspire ce que l’on fait ensemble par la suite.
Notre inspiration, c’est comme lorsque l’on se réveille et que l’on a une bonne mélodie en tête. On se dit alors que c’est une mélodie de dingue ! Mais en fait, cette mélodie passait à la radio quand tu t’endormais ou c’est un disque que tu as entendu il y a deux jours. Tu te rends compte alors que tu ne l’as pas inventée !
Tom : Par exemple, à l’Eurovision en 1979, il y avait un groupe israélien assez incroyable et qui a inspiré Charles. Pourtant, il ne l’a jamais entendu ce groupe. Mais il a du être inspiré par les vibrations ou les courants qu’il y a dans le monde autour de lui. Il n’y a donc rien de nouveau en musique, il y a juste des choses qui se transforment !
Trouvez-vous que votre deuxième album est plus pop-folk que le premier ?
Tom : Non, on dira plus flop ! Sérieusement, on kiffe plus notre deuxième album, car on est relié plus intimement avec. En fait, on l’a enregistré comme on aurait voulu le faire pour le premier. Car ce deuxième a été réalisé par Vincent Talpaert, notre batteur, qui nous a collés dans une pièce. On a donc tout enregistré en live ensemble. On voulait un truc très organique, pour faire sentir la proximité d’un band. Comme si, lorsque tu nous écoutes, tu es dans la pièce avec nous ! Il y a plus d’erreurs musicales, ce qui apporte aussi plus de vie. Donc je dirais que ce n’est vraiment pas un album pop, ni folk, c’est juste du Moriarty !
Comment avez-vous créé votre univers scénique ?
Tom : Il est né dans une cave, car on a été coincés dans une cave pendant des années ! C’était tous les mercredis et samedis soir. Et puis à un moment donné le batteur que nous adorions est parti en Espagne. On s’est retrouvés sans batterie. Donc on a essayés de reprendre un batteur, mais ça ne collait pas ! À un moment donné, on est donc parti de cette cave pour aller dans une cuisine. Et c’est là que l’on a commencés à jouer en acoustique ! L’univers Moriarty est né là car on s’est plus écoutés. On a virés les artifices de l’électricité, pour devenir un groupe acoustique. On a eu envie d’inviter les gens dans un univers intime. Sur la première tournée, on posait un fauteuil, une lampe de chevet et puis quelques valises, vu que l’on était tout le temps sur la route. Sur scène, on a envie d’inviter les gens dans notre univers.
Charles : C’est pour ça aussi que sur scène on joue très rapprochés. Car, pendant 12 ans dans une cave, on a toujours joués rapprochés ! Et sur cette tournée il y a Fred Poulet, un grand gars, qui nous a fait une création lumière.
On est donc parti de cette cave pour aller dans une cuisine. Et c’est là que l’on a commencés à jouer en acoustique
On a déjà joués dans un pub anglais avec 2 personnes !
Qu’avez-vous fait de votre mascotte Gilbert ? (Une tête de biche empaillée présente sur leur première tournée)
Charles : En fait, ça a commencé par une mort et ça a fini par une mort. On l’a d’abord renversé avec le camion sur une route des Cévennes. On a gardé la tête qui est devenu notre personnage fétiche sur scène. Et lors de la tournée en Inde, on a posé sa tête sur une montagne de buches en flamme, on a ainsi fait une crémation et donc il est parti pour toujours.
Votre meilleur souvenir pendant votre tournée mondiale ?
Tom : Disons que lorsque tu joues à l’étranger, c’est un peu comme en festival, rien n’est gagné d’avance. On a déjà joués dans un pub anglais avec 2 personnes !
Quel est votre tube de l’été cette année ?
Charles : Pour moi, c’est « Alors on danse » de Stromae !
Tom : Et moi j’ai adoré un titre écouté sur Nova tout à l’heure : « When they fight, they fight » de Generationals.
Moriarty était en concert au Festival Fnac Live. Retrouvez toutes les infos du festival ici
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