La libération de Vakili Rad, au même moment que celle de Clotilde Reiss, a été présentée officiellement comme une expulsion. Pourtant la France expulse des étrangers tous les jours et des otages on a en a partout. Alors qu'est ce qu'on attend?
1. Les faits:
Vakili Rad, l’assassin de l’ex-premier ministre iranien Chapour Bakthiar, condamné en 1991, a été expulsé lundi de France vers l’Iran, deux jours après la libération de Clotilde Reiss.
2. Le contexte:
L’arrêt d’expulsion, c’est ce qu’il manquait au dossier du meurtrier pour pouvoir être autorisé à sortir de prison et rentrer en Iran. Hommes politiques et médias ont largement utilisé le mot « expulsion », plutôt que « libération », comme pour montrer que la remise en liberté Vakili Rad était une condamnation.
Pourtant difficile de mettre sur un plan « l’expulsion » de Vakili Rad avec celle des 30.000 immigrés clandestins renvoyés chaque année dans leur pays. Mais si cela était le cas, peut-être pourrions-nous récupérer les deux otages de France 3 prisonniers en Afghanistan contre l’expulsion de quelques Afghans.
3. La question de StreetPress:
Si la libération de Ravili Rad est bien une expulsion, pourquoi ne pas proposer aux Talibans de récupérer les deux journalistes de France 3 enlevés en Afghanistan contre deux afghans ?
4. La réponse des députés:
Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes, n’aime pas beaucoup cette question: « Je suis fatigué de cette désinformation permanente ». Il conseille aux citoyens français « d’arrêter de commenter les commentaires » en faisant le « jeu d’abrutis ou de provocateurs ». Mais, dans un sourire, il nous confie faire « confiance aux vrais journalistes ».
La question ne plait pas beaucoup non plus à François Goulard, député UMP du Morbihan: « Ça n’est pas en expulsant deux afghans qu’on a une chance de récupérer les deux journalistes qui sont détenus. » Il ajoute: « il s’agit aussi de se comporter en respectant le droit. »
Maxime Gremetz, député PC de la Somme, refuse catégoriquement de s’abaisser à faire du « troc entre des personnes ou du fric » parce que « la France est un pays suffisamment connu internationalement pour qu’on règle ça autrement. » Quant aux cas Clotidle Reiss, il préfère botter en touche: « Je n’ai pas la preuve de le dire donc je ne le dirai pas (…) mais il y a des coïncidences troublantes. »
Des coïncidences troublantes, c’est aussi ce que sous-entend Marie-Anne Montchamp, député UMP du Val-de-Marne qui trouve « scandaleuses » ces pratiques de traite humaine : « On connaît bien les pratiques d’échanges, elles ont lieu tout le temps et encore une fois, on peut craindre d’en voir. » Mais à propos du cas plus précis de Clotilde Reiss, elle se fait bien plus diplomate : « Je m’en tiens au discours de l’exécutif sur le sujet. (…) Il faut beaucoup de confidentialité autour de ces affaires. On a vu deux libérations, est-ce qu’elles ont un lien, ou pas, avec la libération de notre otage ? Moi la seule chose que je vois c’est qu’aujourd’hui Clotilde Reiss est rentrée en France, tant mieux. »
« Je n’ai pas la preuve de le dire donc je ne le dirai pas mais il y a des coïncidences troublantes » Maxime Gremetz
Source: Marine Selles et Benjamin Farhat | StreetPress
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