La Tête dans les nuages c'est cette salle d'arcade située sur les Grands Boulevards qui a connu son âge d'or à la fin des années 1990. Aujourd'hui les gamers sont partis et ont été remplacés par des ados androgynes adeptes de simulateurs de danse.
Maquillage ultra-flashy, frange (dé)colorée et fringues d’un autre monde : une ado asiatique saute partout en voyant un ami arriver pendant que ses potes fument tranquillement un joint sur les marches du métro Richelieu-Drouot. A l’intérieur de La tête dans les nuages, les « Visual Kei » affrontent les Emo à DDR (Dance Dance Revolution) dans un revival de Grease version adrogyne. La salle d’arcade culte n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était en 1998.
DDR Arena Dans l’ex-antre des gamers parisiens, les adeptes des jeux vidéos type StreetFighter et autres House of the Dead) , ont disparu. D’après Milad, un adolescent habitué de La tête dans les nuages, « le lieu est devenu le point de ralliement des joueurs de DDR (Dance Dance Revolution). Ils s’affrontent tous les jours. C’est un endroit où on s’entraîne pour être prêts pour les compétitions, comme celle d’Epita ».
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Le DDR est un jeu de danse où il faut taper avec ses pieds sur des flèches une chorégraphie pré-enregistrée à l’écran. Les combinaisons de pieds s’enchaînent plus vite qu’Usain Bolt n’arrive à courir. On transpire, on rit et surtout, on s’affronte. Le jeu est devenu la principale attraction de la salle. « On fait parfois la queue pour pouvoir y jouer » selon Milad.
On aime danser comme des fous. Mais il peut nous arriver de faire une petite partie de billard aussi
Visual Kei vs Emo Devant l’entrée de La tête dans les nuages, Estelle, une jeune ado, attend patiemment ses amis. Elle a une longue mèche qui pend devant ses yeux. Ses yeux sont obscurcis par son maquillage extrêmement prononcé et elle est vêtue comme un personnage de manga. Intimidée, la jeune asiatique explique qu’elle est une « Visual Kei »: « On vient ici pour jouer au DDR. C’est un jeu individuel, mais on aime y affronter les Emo ».
Visual Kei ? Emo ? Si tu n’as pas de petit frère de 15 ans branché jap’ anim, StreetPress t’offre un cours de sociologie des cours de récréation.
1 Les Visual Kei Ils seraient apparus au Japon dans les années 1980 dans la lignée de groupes de metal et de glam-rock nippon comme Luna Sea ou Malice Mizer. Les Visual Kei affectionnent en général les couleurs « flashy » que ce soit pour leurs vêtements ou leurs coiffures excentriques.
Le DDR fait le plein
2 Les Emo Ils pourraient être considérés comme le penchant US des Visual Kei. Sauf que le punk hardcore californien remplace le métal japonais et que le style a explosé en Europe plutôt au milieu des années 2000. Les Emo insistent sur leur côté « dark » avec un goût prononcé pour les piercings et sont souvent l’objet de railleries .
The place to be Pour Estelle, qui se revendique comme une Visual Kei, « les deux courants sont avant tout musicaux. On est pas des geeks. On aime danser comme des fous. Mais il peut nous arriver de faire une petite partie de billard aussi ! ».
Avant d’être un lieu de divertissement, La tête dans les nuages est surtout leur lieu de rassemblement, The place to be. On s’y retrouve pour voir ses amis, et rencontrer des gens qui correspondent à son identité. On y fume devant l’entrée, sur les marches du métro ou par terre. Les deux crews se matent entre eux, se tirant un peu la bourre sans pour autant se provoquer
Parmi eux, un dénommé Rémi se cherche: Il fait pour l’instant partie des Emo, mais avoue être attiré par le style des Visual Kei parce que « ça claque plus ».Reniera-t-il pour autant ses amis Emo ? Une chose est sure, ne comptez pas sur lui pour prendre un paddle et jouer à Tekken.
Le DDR version pro, c’est ça
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