Sur StreetPress, la secrétaire de catégorie CPE au Snes FSU explique comment le job de CPE a dérivé vers un rôle fourre-tout. Attention, le gouvernement a dans ses cartons un statut de « super CPE » : mi-proviseur, mi-prof, mi-vigile.
C’est quoi le job d’un CPE aujourd’hui ?
Et bien, au quotidien, c’est une multiplication des tâches et des injonctions contradictoires de la part des chefs d’établissement ou des responsables académiques qui nous [les CPE, ndlr] entraînent vers le pilotage et la gestion des établissements…
En fait, les CPE récoltent un certain nombre de tâches que d’autres refusent d’assumer…
Si vous voulez, les conditions d’enseignement deviennent de plus en plus difficiles. Donc il y a des conflits dans les classes et quelquefois, ça resurgit sur le CPE qui est un peu chargé de régler ce que les autres n’arrivent pas à régler…
… Ou ce que les profs et les proviseurs ne veulent pas régler ?
C’est la montée de l’autonomie des établissements qui veut ça. Avec les réformes successives, il y a un surcroît de travail. Il y a de l’animation, il y a de la gestion.… Du coup, il y a un nouveau partage du travail au sein des établissements et de leur fonctionnement. Et c’est en cela que l’on est dévié si vous voulez de notre travail direct à l’élève. Parce qu’on est associé au pilotage global de l’établissement.
Est-ce que les CPE ont leur mot à dire quant à ce nouveau partage des tâches?
Quand un CPE est seul face à un chef d’établissement dans un établissement où il n’y a qu’un seul CPE, ce n’est pas toujours facile d’affirmer ses priorités professionnelles… Il y a des pressions et ces pressions sont quotidiennes, même si la relation est bonne. C’est un phénomène qui est quotidien, qui est redondant.
Le Snes FSU organise ce 5 mai un colloque sur le métier des CPE. A 15 heures, une délégation du syndicat sera reçue sur le sujet au ministère de l’Education Nationale.
Le Snes évoque une pénurie « massive » de postes (avec la suppression d’environ 700 postes de CPE depuis 2006, sur 12.000 à l’époque), le recrutement de personnels non formés, le manque de création de postes (500 collèges en France n’auraient pas de CPE).
Bientôt un poste de « Super CPE » ?
« Ce poste proposé pendant les Assises sur la sécurité à l’école revient à créer un ‘super CPE‘ », s’agace Valérie Héraut : « On n’est pas d’accord ! Ce CPE serait au carrefour des métiers de chef d’établissement, de CPE, d’enseignant, de surveillant et de conseiller d’orientation. Il serait une sorte d’homme à tout faire, ou de femme à tout faire, qui présiderait notamment les conseils de classe et qui suivrait un niveau. Mais on ne peut pas exercer toutes les missions en même temps. Ce n’est pas possible ! »
Photo: Colodio (CC)
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