Sur StreetPress Slavka, Rom de Bulgarie, met les choses au clair : «Je ne suis pas la 1ere et ne serait pas la dernière étudiante Rom! » Avec ses diplomes et son 2 pièces à Saint-Denis, Slavka tient plus de l'intello précaire que de la mendiante.
Cela n’a pas été très difficile de convaincre Slavka de répondre à notre interview : « C’est une excellente idée. Il faut casser les clichés : Les Roms ce n’est pas que la mendicité et la mafia ! » Alors rendez-vous pris à la cafet’ de l’Inalco – la fac pour les langues orientales – où la jeune femme de 28 ans doit se rendre pour s’inscrire à son magistère) de communicaton interculturelle.
Vêtue d’un jean sobre, d’un petit gilet bleu marine et d’une veste noire, Slavka a tout de l’étudiante modèle. Et comme Lisa Simpson, elle est aussi engagée dans plusieurs associations pour venir en aide aux enfants et aux femmes démunies de sa communauté.
« Quand je suis arrivée en France, c’était la première fois que je voyais des camps. J’étais super surprise de voir qu’il y a des Roms qui vivent comme ça. Jamais je n’avais vu ça en Bulgarie. »
Après Pardalian , Slavka est la 2e Rom à participer à notre série sur les jeunes Roms de France .
Alors comme ça les Roms vont aussi à l’université ? Oui ! Il y a beaucoup de Roms qui sont étudiants en Bulgarie, dans tous les pays de l’Est d’ailleurs ! J’ai fait une licence en Bulgarie, où il y avait à peu près 120 étudiants Roms dans mon université : Droit, pédagogie, administration… Je ne suis pas la première et ne serait pas la dernière étudiante Rom !
Moi je suis arrivée en France en 2007 par un programme Erasmus. C’était un échange entre mon université et l’Inalco. Puis quand j’ai terminé mes études en Bulgarie, je suis revenue ici où je me suis inscrite à l’Inalco pour étudier le Romani, la langue des Roms. Et parallèlement j’étudie toujours la communication interculturelle.
Est-ce que c’est pas difficile d’étudier quand on vit dans un bidonville ? Mais jamais je n’ai vécu dans un camp ! Les Roms que vous voyez en France, qui vivent dans les bidonvilles, c’est une toute petite partie : tous les Roms ne sont pas comme ça. Ceux qui sont sur les camps, qui font la mendicité, ce sont les plus visibles. En France, il y a beaucoup de migrants Roms comme moi qui sont, on va dire, « intégrés ». Ils vivent comme les autres dans des maisons mais ils sont invisibles. Moi je vis dans un appartement à Saint-Denis avec mon mari, un Français.
Parce qu’au delà des grands concepts (le chômage des jeunes ou la question des Roms), il y a des réalités complexes à découvrir et surtout… des vrais gens, qui vivent ces situations de manières diverses, avec chacun leurs personnalités.
Chaque jeudi sur StreetPress, on vous présente un(e) jeune Rom. Si vous regardez trop TF1, vous risquez d’être surpris.