Sur StreetPress, le Dr. Rich, secrétaire général de l'Université d'Essex, s'inquiète des 449 millions de livres de coupes budgétaires dans les université anglaises. Le pire, c'est que les législatives de mai prochain ne changeront rien.
Sale temps pour les universités anglaises. Depuis quelques mois le Higher Education Funding Council for England, l’organisme chargé de déterminer les sommes allouées à chaque université en Angleterre, a annoncé des coupes budgétaires pour l’année scolaire 2010-2011 et les années à venir. Au total, les fonds attribués aux universités pourraient être réduits de 449 millions de livres par rapport aux années précédentes.
« La compétitivité économique d’un pays passe aussi par la qualité de son enseignement »
Pour le Dr Tony Rich, secrétaire général de l’Université d’Essex et membre de l’Association of Heads of University, c’est la crise économique qui est à l’origine de ces coupes budgétaires: « Nous comprenons cela, cependant l’enseignement supérieur ne devrait pas souffrir de ces coupes budgétaires mais devrait être protégé. La compétitivité économique d’un pays passe aussi par la qualité de son enseignement: Un pays doit investir dans l’enseignement supérieur».
300.000 étudiants pourraient se voir refuser l’accès aux universités
Bien que des restrictions budgétaires aient déjà eu lieu en 1981, au début de l’ère Thatcher, où le budget attribué aux universités anglaises avait diminué de 15%, certaines universités ne savent pas comment y faire face. « Elles sont obligées de licencier une partie de leur personnel pour survivre financièrement. L’université de Leeds envisage par exemple jusqu’à 700 licenciements, détaille le Dr. Rich. Aussi, les universités investiront moins pour tout ce qui touche aux services fournis sur le campus. Les étudiants auront moins de ressources académiques (livres, matériel informatique…), il risque d’y avoir plus d’étudiants par professeur et un grand nombre d’étudiants potentiels se verront refusés à l’entrée de l’université ».
Ces coupes budgétaires surviennent au moment où le nombre d’étudiants souhaitant accéder à l’université est plus fort que jamais. Pour le Professeur David Green, vice-chancelier de l’Université de Worcester, 300.000 étudiants demandeurs pourraient se voir refuser une place à l’université en Angleterre. Une nouvelle d’autant plus mauvaise pour les étudiants étrangers qui entrent sur une politique de quotas.
«Cette décennie risque d’être difficile pour l’enseignement supérieur en Angleterre»
Les législatives de mai 2010 ne changeront rien
Le gouvernement Britannique risque de poursuivre ces coupes budgétaires dans les années à venir. Le Dr. Rich estime qu‘« il faudrait 5 à 7 ans et la fin des conséquences de la crise économique avant que le gouvernement ne décide de suspendre les coupes. Il poursuit pessimiste: Cette décennie risque d’être difficile pour l’enseignement supérieur en Angleterre et plus généralement en Grande-Bretagne ».
L’issue des élections législatives Britanniques de mai 2010 ne risque pas de changer la donne: Les conservateurs et les travaillistes ont tous les deux annoncés qu’ils continueraient à réduire les ressources pour l’enseignement supérieur dans un souci de manque de fonds publiques. La seule différence repose sur la vitesse: Le Parti conservateur a en effet déclaré que dans l’éventualité d’une majorité législative, ils réaliseraient les coupes plus rapidement que ce que propose le Parti travailliste.
Afficher Université d’Essex sur une carte plus grande
Source: Francois Olivares | StreetPress
Crédit Photo de Une: La bibliothèque de l’Université d’Essex / Tombream07 (Flick’r/ Creative Commons)