29/03/2010

Critique livre: Cristal Défense, de Catherine Fradier

Par Johan Weisz

A mi-chemin entre un film de Steven Seagal et un épisode d'Avocats et Associés: C'est Cristal Défense, le dernier pavé de Catherine Fradier. Publié aux éditions du Diable Vauvert, le livre saura ravir les moins difficiles d'entre vous.

Propre comme un Marc Levy

Il y a de bonnes séries TV. Et il y a de bons romans d’espionnage. Ce que j’aime dans les deux, c’est quand le scénario tient la route. Le problème, c’est que souvent – et c’est le cas de Cristal défense – tout tient dans une trame définie à l’avance par le scénariste, qui se résout dans un bel équilibre, trop propre ou trop efficace, dans les dernières pages du livre.

Plus prévisible qu’un épisode de 24

Je ne vais pas spoiler la conclusion de ce bon roman, qui se déroule dans les couloirs de l’Agence de sécurité économique, une sorte de CTU anti-espionnage industriel à la française. Tout simplement, parce qu’avec un peu d’effort, après les 100 premières pages, vous devriez y parvenir tout seul.

Réfléchissez bien : Quel peut bien être la véritable intention de Jean-Charles Gerbod, le flegmatique patron des services de renseignements français, lorsqu’il confie à sa soi-disant protégée Eléonore de Coursange, l’affaire Aristee, cette multinationale des OGM qui contrôle 99% des semences mondiales?  Dans le monde noir et cruel que nous dépeint l’auteur, Eléonore de Coursange, la patronne de la jeune Agence de sécurité économique, aura-t-elle les moyens de mettre à mal les projets des forces occultes qui se cachent derrière de multiples sociétés écrans? Enfin, dès la page 125, devinez le subterfuge scénaristique qui permettra d’éviter à Eléonore de Coursange une chute trop tragique.

Un bon scénario pour une série TV grand public

Écrit sur un ton vif, avec des chapitres courts, le meilleur destin qu’on puisse souhaiter au roman de Catherine Fradier, serait une adaptation en série pour la télévision. Ça nous changerait de Julie Lescaut.

Cristal Défense, de Catherine Fradier, aux éditions du Diable Vauvert

Prix par page: 3,6 centimes
Vitesse de lecture: 110pages/heure
A qui l’offrir: A n’importe qui sait lire et prend beaucoup les transports en commun pour aller bosser
Où le lire: Dans la salle de transit d’Orly ou sur la ligne B du RER
Satisfaction: 3,5/5

On a aimé: Les personnages et le cadre, qui rappellent ceux de la série 24h
On n’a pas aimé: Avoir trouvé la fin au bout de 100 pages

La citation: « Le FBI n’est pas parvenu à régler cette histoire, et nous, avec nos petits moyens et nos petites voitures, on va découvrir qui veut mettre à genoux le premier semencier mondial? »

Source: Johan Weisz | StreetPress