À 24 ans, Hugo court partout et tout le temps. Pour résister au rythme de sa vie d'entrepreneur hyperactif, « il faut faire du sport, du sport et encore du sport. Sinon t'exploses ! » En 6 mois d'activité, il a déjà lancé 30 projets musicaux.
La vie d’Hugo Amsellem sonne comme le pitch d’un bon film américain. On y retrouve les déceptions de l’adolescence, le déclic du road trip et le personnage du self-made man. Le tout amené avec des phrases courtes qui savent où elles vont. Quand il parle d’ Oocto, sa plateforme « d’amorçage de projets musicaux », il sourit : « quand tu montes une start-up, tu penses à ça tout le temps, et quand, en plus, t’es jeune, les gens pensent que tu te branles ! » Oocto marche très bien, car elle allie l’esprit participatif de plateformes comme Kickstarter ou Ulule à un accompagnement personnalisé des projets. Tout est pensé et pris en charge : de la levée de fonds privés à la logistique des tournées, en passant par la promotion des albums.
Le seul critère, c’est que l’artiste sache où il veut aller, sinon nous on ne peut rien faire.
Hélène et les garçons Pour comprendre le rôle que joue la musique dans la vie d’Hugo, il faut en revenir à son adolescence.
« J’ai d’abord commencé à jouer du violoncelle, mais ça marchait pas trop avec les filles ! Du coup j’ai commencé la guitare. Aujourd’hui pour draguer ça marcherait sûrement mieux avec le violoncelle, mais je ne sais plus en faire… »
Malgré ces déceptions, Hugo n’abandonne pas ses ambitions musicales facilement. « J’ai monté quelques groupes en amateur mais je savais très tôt que je n’avais pas le talent nécessaire pour vivre de la musique. » A défaut, il a choisi de vivre en produisant la musique des autres. Il est comme ça Hugo : pragmatique, clair, les yeux fixés sur l’objectif.
Le rêve américain Il manque néanmoins un élément pour pleinement comprendre le passage du violoncelle à la production. Le déclic est à chercher à San Francisco, où il passe sa deuxième année d’études de commerce.
« Il y a une mentalité différente à San Francisco. Il te mettent en réseau sans hésiter, te proposent des rendez-vous. J’ai même rencontré le fondateur de Deezer là-bas ! »
Ainsi subjugué par l’entregent des Californiens, Hugo rentre en France pour concrétiser son projet.
Le marathon de la start-up C’est ce grain américain qui explique la vitesse à laquelle il avance. Pas de jour off pour lui, qui gère son corps comme un sportif de haut niveau. « Quand t’es entrepreneur, surtout jeune, il faut faire du sport, du sport, et encore du sport. Pour libérer ton énergie, la gérer comme pendant un marathon. Sinon t’exploses ! »
Alors il court. Parce que rien qu’en 2012, Oocto compte déjà une trentaine de projets à réaliser.
Côté argent, Hugo assure que son modèle économique est viable car Oocto prend une commission de 10% sur les fonds levés pour les artistes, ce qui assure une entrée d’argent immédiate. Mais pour devenir rentable, il lui faudrait réaliser 1.000 projets par an. Un défi de taille pour un entrepreneur qui ne se fixe pas de frontière géographique. « Les relais de croissance pour notre entreprise, on va les trouver à l’étranger également, pas qu’en France. J’ai très envie de repartir à San Francisco pour en trouver justement. »
Freestyle artistique Quant aux artistes qui sont soutenus par Oocto, ils sont choisis pour la clarté de leur projet, pas pour leur timbre musical. « Il n’y a pas non plus de frontière artistique, je ne cherche pas à donner à Oocto une couleur musicale particulière. Le seul critère, c’est que l’artiste sache où il veut aller, sinon nous on ne peut rien faire. » Et quand Hugo dit aller, ça veut dire courir.
Hugo Amsellem | Bio express
> Janvier 2011 : idée qui germe
> Juillet 2011 : création de l’entreprise
> Novembre 2011 : version béta du site
> Janvier 2012 : lancement officiel de l’entreprise lors de la compétition de start-up du MIDEM
> Juin 2012 : Oocto dépasse les 30 projets
bqhidden. Pour devenir rentable, il lui faudrait réaliser 1.000 projets par an
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