Samedi soir, y'a ceux qui regardaient France-Espagne en gueulant. Et puis y'a ceux qui criaient devant the Roots, en concert dans le cadre du Paris Hip-hop Festival. StreetPress y était.
Le groupe légendaire de Philadelphie s’est produit samedi soir dans le cadre de la septième édition du Paris Hip-Hop Festival. Une soirée classe et cool qu’il ne fallait pas manquer.
ZÉNITH Drôle d’impression en montant dans la ligne 5, samedi soir, aux alentours de vingt-trois heures. Certains ont la tête basse et les joues bleu-blanc-rouge en berne. Ils ont suivi le match France-Espagne (perdu 2-0, si vous étiez sur Mars ce week-end). D’autres ont le sourire et des refrains aux lèvres. Ils sortent du concert de The Roots. Pour la soirée d’ouverture du Paris Hip-Hop Festival, le groupe formé en 1987 à Philadelphie par Black Thought et Ahmir “Questlove” Thompson, était au Zénith (jeu de mot ou pas jeu de mot ?).
Un concert irradiant d’une heure trente, savoureux mélange de leurs meilleurs titres, et d’extraits de leur dernier album “Undun”, paru fin 2011.
SOLEIL ET MOCASSINS Arrivé Porte de Pantin à 18h30, miracle, il fait beau. Les vendeurs de sandwiches à la sauvette se donnent du mal, alors on les encourage en prenant “une merguez et un Coca”, et on profite des pelouses du Parc de La Villette. À 19h, la foule commence à se presser vers les portes du Zénith. Un public venu nombreux malgré le match de football. Une moyenne d’âge de trente ans, beaucoup de Nike Air Jordan, de Van’s, et un monsieur rigolo qui a eu le courage d’allier pantalon treillis, chaussettes rouges à losanges et mocassins en cuir.
D’UNE LÉGENDE À UNE AUTRE : HOMMAGE À ADAM YAUCH Après une première partie assurée par Vicelow (ex-membre du Saïan Supa Crew), The Roots entrent en scène. Il est 21h30, le groupe attaque fort par “The Next Movement”, et de la fosse aux gradins, le public acclame en se bougeant les reins. Vient ensuite le temps d’un hommage au new-yorkais Adam “MCA” Yauch des Beastie Boys, disparu en mai dernier, avec une élégante reprise de “Paul Revere”. À 22h Black Thought troque son béret pour une casquette. Et l’ambiance monte d’un cran. Les titres et les hits s’enchaînent, de “You Got Me” à “The Seed”. La section rythmique, emmenée par Questlove à la batterie, est époustouflante de groove.
À 23h, le concert s’achève. Et on se dit qu’on aura eu beau ne pas avoir vécu à l’époque de James Brown ou de Curtis Mayfield, on aura vu The Roots sur scène. Et ça, c’est classe.