19/03/2010

Gloups, le commerce du thon rouge ne sera pas interdit

Par François Nazon

Stupeur chez les défenseurs du thon rouge. La convention réunie à Doha a voté contre la suspension du commerce de l'espèce menacée. Victime collatérale de la Convention, l'ours polaire ne sera pas non plus protégé.

Hier, à Doha, la Convention sur le Commerce international des Espèces en danger (Cites) a rejeté la proposition de Monaco, qui devait suspendre les exportations de thon rouge d’Atlantique et de Méditerranée. La proposition a été rejetée par 68 voix, contre 20 favorables et 30 abstentions.

La proposition européenne également rejetée

Une annexe européenne visant à ouvrir un réel débat sur la protection de l’espèce a également été rejeté, par 72 voix contre 43, avec 24 abstentions. Du coup, le thon rouge ne figurera pas parmi les espèces de l’annexe 1, qui regroupe les animaux et végétaux menacés de disparition imminente.

Le lobbying japonais

Le Japon, qui consomme 80% du thon rouge pêché chaque année, s’est dit satisfait à l’issu du vote. Selon certains, les émissaires nippons ont employé des méthodes de lobbying bien rodés lors des débats préliminaires au vote, en jouant sur les inquiétudes des pays en développement qui dépendent de ce commerce.

Victime de surpêche et d’une demande croissante, les stocks de thon rouge ont chuté de 75% depuis 1957. Certaines organisations environnementales, comme le PEW Environnement Group, ont dénoncé une décision irresponsable.

L’ours polaire logé à la même enseigne

Mais le thon n’est pas la seule victime de la journée, puisque la Convention a également rejeté une proposition des Etats-Unis qui prévoyait d’interdire le commerce internationale des ours polaires. Sous le prétexte que leurs nombre décroissant est du à la fonte glacière, et non la chasse.


Voir aussi le communiqué de presse de Cites: Governments not ready for trade ban on bluefin tuna
Lire aussi sur StreetReporters: Sushis au thon rouge, le compte à rebours du début de la fin

Sources: Nouvelobs.com | Libération | Le Monde | François Nazon | StreetPress