Tous les candidats aux législatives se sont déclarés. Parmi eux, des mouvements minuscules aux idées parfois fantasques. Sur StreetPress, découvrez par exemple ceux qui prônent la limitation du nombre d'« homo sapiens » sur Terre.
Le Mal, Mouvement antithéiste et libertin : « un parti anticapitaliste et anti-religieux »
Le candidat Céline Bara est seule à se présenter. L’ancienne actrice porno, productrice de films X et taularde aura son mari Cyrille pour suppléant. Si vous ne connaissez pas encore la réputation de cette star du X, vous en aurez un aperçu sur son site, où elle vous accueille avec un décolleté plongeant.
Les revendications Ok, Céline Bara demande la fermeture de tous les lieux de culte, la légalisation de la prostitution et la « suppression des mentions “classé X” et “interdit au moins de 18 ans” pour les films pornographiques ». Mais contrairement aux apparences, le Mal ne s’attaque pas uniquement à la religion et à la défense des libertés sexuelles. Pour Céline Bara, le plus important est de « rétablir du social dans la société ». Au niveau local, elle souhaite « rétablir les transports en commun, la Poste, les médecins ». Parmi ses nombreuses mesures : la semaine de 30 heures, la retraite à 50 ans, la gratuité des logements et (ça devrait faire plaisir à Cheminade) faire de la conquête spatiale une « priorité absolue ». Parce qu’elle estime qu’il y a trop d’ « homo sapiens » sur terre, Celine Bara veut également limiter les naissances, en proposant notamment « la stérilisation à la naissance des handicapés mentaux et physiques »…
Le courant Positionnement à l’extrême gauche.
Où ? Dans la première circonscription de l’Ariège.
Il existe depuis quand ? Le mouvement ayant été créé en août dernier, il ne compte qu’une vingtaine de militants. C’est la toute première élection à laquelle se présente Céline Bara. « Mais si ça marche, on se présentera aux municipales », espère-t-elle.
je propose la stérilisation à la naissance des handicapés mentaux et physiques
Une ancienne star du X candidate dans l’Ariège.
(Photo : Asja)
Cannabis, santé, libertés et justice : « le cannabis est une panacée »
Le candidat Farid Ghehioueche est l’unique candidat de ce mouvement. Il se présente dans la 8ème circonscription de l’Essonne face à Nicolas Dupont-Aignan. Il se présente en réalisant « une campagne à zéro euro » : il produira lui-même les bulletins de vote et ira les déposer dans les mairies le jour du vote.
Le courant Plutôt à gauche, le mouvement reprend les idées de Cannabis Sans Frontière, qui soutient sa candidature.
Les revendications La démocratie en temps réel doit investir l’Assemblée nationale, c’est-à-dire « porter la voix de la multitude invisible qui désire le changement ». Le cannabis est bien sûr au centre du débat : régler le problème de la prohibition défricherait d’autres problèmes tels que la santé publique, la justice sociale ou encore l’économie mondiale souterraine. La légalisation du cannabis permettrait le redressement économique du pays : « l’utilisation thérapeutique du cannabis renflouerait le trou de la sécurité sociale et le chanvre serait un élément majeur dans le développement des énergies vertes. »
Il existe depuis quand ? Depuis cette année. En fait, Farid Ghehioueche était proche de Cannabis Sans Frontière. Sauf que pour ces élections, le mouvement a souhaité se rattacher à une liste écologiste. Farid Ghehioueche a donc décidé de faire cavalier seul (tout en étant tout de même soutenu par Cannabis Sans Frontière). L’homme n’est cependant pas un inconnu des urnes : en 2009, il s’était présenté pour les élections européennes et avait récolté 4015 voix. L’objectif cette année est d’atteindre le même score.
“l’utilisation thérapeutique du cannabis renflouerait le trou de la sécurité sociale et le chanvre serait un élément majeur dans le développement des énergies vertes.”
Alliance Royale, parti royaliste : « ils vous ont promis la lune, demandez le soleil »
Les candidats Ils sont 35 à se présenter cette année aux législatives. Le candidat sur lequel se porte le plus d’espoirs est sans aucun doute Patrick de Villenoisy, 60 ans, gérant d’une entreprise d’évènementiel, candidat dans la 4ème circonscription de Paris. Ce dernier était candidat à l’élection présidentielle cette année, mais n’avait recueilli que 123 signatures.
Les revendications « Nous appelons à une refondation politique en France. » Pour cela, l’ Alliance Royale souhaite mettre à la tête de l’Etat un candidat indépendant de tous partis, car « les partis sont synonymes de division et partition. » Afin donc de rassembler tous les Français, « et non seulement une partie, comme Hollande ou Sarkozy », le parti royaliste prône le retour d’un Roi au pouvoir. Il ne se prononce pas encore pour un héritier de la couronne, mais a déjà sa petite idée : soit le Prince Jean de France soit le Duc d’Anjou.
Le courant La République avec son clivage droite-gauche issue de la Révolution, classe l’Alliance Royale historiquement à droite, « pour des raisons institutionnelles ». Mais le parti royaliste affirme être au-dessus de ce clivage.
Où ? Grand chelem dans la région de Tours, avec un candidat dans les 5 circonscriptions. Le parti est aussi représenté à Paris avec 7 candidats, dans le Midi ou en Alsace.
Il existe depuis quand ? Fondé en 2001, c’est la première candidature aux législatives pour ce parti. En revanche, ils ont participé plusieurs fois aux municipales et aux cantonales ainsi qu’aux européennes en 2004 où leur score avait été de 0,031 %.
Qui pour devenir Roi de France ? Le Prince Jean de France ou le Duc d’Anjou ?
Le PEC, parti des évidences concrètes : « tout est une évidence concrète »
Le candidat Pour le parti des évidences concrètes, ce sera un unique candidat : le créateur du mouvement, qui se décrit lui-même comme « un prototype ». Il s’agit du Docteur Thierry Richard, gynécologue-obstétricien. Difficile de passer à côté de sa fonction : il affiche son programme sur le site d’une association qu’il a créée : l’Afna (Association française de naissance aquatique). Ce n’est donc pas une coïncidence si parmi ses propositions figure par exemple le « développement des possibilités de naissance aquatique à domicile. »
Les revendications Que pourrait bien défendre un parti des évidences concrètes ? Eh bien… « des mesures concrètes ! » Thierry Richard décrit un programme « très hétéroclite ». Avec lui, c’est tout ou rien : arrêt du nucléaire, légalisation du cannabis, suppression du Sénat et de l’armée… Et, comme il l’a joliment formulé, il propose « la réouverture des maisons de tolérance. » Autre proposition: instaurer une « boîte à idées concrètes » dans les mairies.
Le courant Le parti se dit « révolutionnaire non violent ». Dans son programme, on peut trouver des mesures conservatrices, comme la demande de vraie perpétuité « pour certains crimes particulièrement odieux. » Mais aussi des propositions « plutôt progressistes » comme le remboursement de la contraception, des soins dentaires et optiques pour tous ou l’extension du RSA aux personnes âgées de 18 à 25 ans.
Où ? En Bretagne, dans les Côtes-d’Armor. Pour l’instant, le parti se présente uniquement dans la 4ème circonscription de la ville de Guingamp.
Il existe depuis quand ? Le parti existe depuis 2009 et compterait à ce jour une trentaine de militants. Thierry Richard s’est déjà présenté à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, pour les législatives et les cantonales.
Un seul candidat et il se présente à Guingamp
(Photo : ghislainedarmor)
Avec lui, c’est tout ou rien : arrêt du nucléaire, légalisation du cannabis, suppression du Sénat et de l’armée…
Parti antisioniste (PAS) : « éradiquer toutes les formes de sionisme dans la Nation »
Les candidats Le parti présente quatre candidats, principalement dans le Nord, avec Bénamar Serbout dans la 13ème circonscription et Farah Gouasmi dans la 8ème. Dieudonné M’Bala M’Bala représentera l’antisionisme dans la 2ème circonscription d’Eure-et-Loir, là où il s’était porté candidat en 1997 contre le FN.
Le courant La frontière entre antisionisme et antisémitisme est parfois ténue. L’humoriste Dieudonné a écopé en octobre 2009 de 10.000 euros d’amende pour « injures à caractère raciste » et risque de nouvelles poursuites judiciaires pour « xénophobie » et « incitation à la haine raciale » pour des propos qu’il aurait tenu récemment, lors de son spectacle à Bruxelles. Mais le PAS se défend d’être antisémite et souhaite une « alliance stratégique amicale entre Judaïsme et Islam contre le sionisme. »
Les revendications Les propositions phare du PAS : « éradiquer toutes les formes de sionisme dans la Nation », « dénoncer tous les hommes politiques qui font l’apologie du sionisme » ou encore « promouvoir l’expression libre de la politique, de la culture, de la philosophie et de la religion et les libérer du sionisme ». Plus largement, le parti souhaite mettre un place un « référendum populaire pour tout nouvel engagement de la France à l’étranger » et « établir le mode de scrutin à la proportionnelle afin que toutes les composantes de la société soient représentées ».
Il existe depuis quand ? Le PAS a été créé en 2009. La même année, Dieudonné avait déjà conduit la liste antisioniste aux européennes en Ile-de-France. Il avait obtenu 1,3% des voix au 1er tour.
“Nous voulons dénoncer tous les hommes politiques qui font l’apologie du sionisme”
Le RIC, Rassemblement pour l’initiative citoyenne : « on nous confisque le pouvoir pendant 5 ans »
Les candidats Le RIC présente une quarantaine de candidats un peu partout en France et dans les circonscriptions des Français de l’étranger. Yvan Bachaud, fondateur du mouvement, se présente dans 11ème circonscription du Rhône, à Givors.
Les revendications « On n’a que trois propositions, mais si on avait ça, on serait en démocratie ! » défend Yvan Bachaud. La première : instaurer un référendum d’initiative citoyenne, qui permettrait à chacun d’abroger des lois et d’en proposer de nouvelles. Le RIC défend également le vote préférentiel dans tous les scrutins, pour que les citoyens puissent classer les candidats dans l’ordre de leur choix, plutôt que de n’en choisir qu’un seul. Troisième mesure : « soumettre les fautes lourdes des juges à des citoyens tirés au sort. »
Le courant Mouvement plutôt porté à droite. Sur son site, le RIC met à disposition un annuaire « pour plus de démocratie » : « On espère que Dupont-Aignan signera l’annuaire. C’est le seul qui a parlé du référendum d’initiative populaire dans son programme. Marine Le Pen l’avait un peu évoqué aussi… »
Il existe depuis quand ? « Ça fait 20-30 ans qu’on se bagarre », explique Yvan Bachaud. Avant, il s’agissait du MIP, Mouvement pour l’initiative populaire, qui a pris le nom de RIC en 2007. Il compte aujourd’hui environ 200 inscrits, mais pas tous actifs. Le créateur ne se fait aucune illusion : « on ne peut faire aucun score, en 2002 on a obtenu 0,5 %. » Ce qui compte, c’est de se faire connaître. En attendant, le RIC appelle à manifester tous les mercredis sur les places symboliques des grandes villes, jusqu’à obtenir satisfaction. « Ça peut prendre des mois, comme des années. »
Yves Bachaud, fondateur du mouvement, défend 3 propositions
Ça peut prendre des mois, comme des années, avant qu’on obtienne satisfaction
Parti fédéraliste européen : « pour la création d’une vraie nationalité européenne »
Les candidats Le Parti fédéraliste européen présente une trentaine de candidats partout en France, dont certains très jeunes. À 23 ans, Luc Landrot représente le mouvement dans la 2ème circonscription du Rhône. Yves Gernigon, co-président et président de la section française du parti, dont le siège est à Bruxelles, se présente dans la 1ère circonscription du Nord.
Les revendications « On réclame une nouvelle Europe », introduit Yves Gernigon, pour qui « les traités se dressent contre l’intérêt des citoyens ». Schengen notamment, « qui fait que l’Europe est ouverte aux quatre vents. » Le parti demande donc la mise en place d‘« euro-douaniers » aux frontières. Autre mesure : « la création d’une nationalité européenne », tout en maintenant l’euro : « si on revenait aux francs comme le préconise le FN, les Français paieraient leur essence deux fois plus cher ! »
Le courant « C’est un courant fédéraliste, ni à gauche, ni à droite », décrit Yves Gernigon. Le parti regrouperait des personnes issues de tous bords politiques. Mais « l’ennemi est bien identifié » : les souverainistes et les nationalistes.
Il existe depuis quand ? Le Parti fédéraliste européen a été fondé en novembre 2011, fruit de la fusion du parti fédéraliste avec Europe United. Il est aujourd’hui présent dans 15 Etats et regrouperait 1.500 adhérents.
“Les traités européens se dressent contre l’intérêt des citoyens”
si on revenait aux francs comme le préconise le FN, les Français paieraient leur essence deux fois plus cher !
Le PIC, Parti indépendant constructif : « créé de toutes pièces pour les élections »
Le candidat Romain Arcizet a dû créer son parti pour accéder aux listes électorales consulaires, même si ce n’était pas forcément dans ses projets. Cet ingénieur de 30 ans a formé une coalition avec d’autres jeunes de son âge, tous Français de l’étranger.
Les revendications Le PIC défend « deux chantiers majeurs ». Tout d’abord, un référendum d’initiative citoyenne, à travers un système de vote électronique. « S’ils estiment qu’une loi est litigieuse, je n’aurai pas le droit d’aller à l’encontre de leur vote », défend Romain. Il souhaite également conventionner un certain nombre d’hôpitaux à l’étranger, pour obtenir « un service de qualité et remboursé ».
Le courant Sur son site, on peut lire : « Nous sommes les héritiers du Général de Gaulle et de Jean Jaurès, élevés par Georges Brassens et Pierre Desproges. » Mais Romain Arcizet ne veut pas prendre parti : « je suis plutôt à gauche, mais s’il y a une proposition intéressante à droite, je veux pouvoir la voter et rester indépendant. »
Où ? Dans la 11ème circonscription des Français de l’étranger, qui va de l’Ukraine à la Nouvelle-Zélande et regroupe 48 pays.
Il existe depuis quand ? Le PIC est tout récent puisqu’il a été créé au mois de… janvier. Romain Arcizet se présente donc pour la première fois.
Nous sommes les héritiers du Général de Gaulle et de Jean Jaurès
Le Trèfle Nehna : « la défense des animaux : une nécessité »
Les candidats 150 candidats titulaires et autant de suppléants cette année à se présenter à travers la France, répartis sur 150 circonscriptions.
Les revendications Selon Albert Lapeyre, président du parti crée en 1993, l’objectif visé est de « réconcilier l’Homme avec lui-même et d’imaginer une société fraternelle dans un monde de liberté et dans un environnement préservé. ». Le trèfle Nehna rêve aussi d’un ministère de la condition animale qui permettrait de reconnaître dans le code civil un animal comme un « être vivant sensible ». Aussi au programme : la valorisation des bienfaits de l’alimentation végétarienne.
Le courant Proche du Parti Radical de Borloo avec qui ils ont passé un accord financier.
Où ? Ils sont basés à Marseille
Son meilleur score ? Les législatives de 1993 : 551 candidats du Trèfle avaient obtenu plus de 700.000 suffrages. Lors des dernières législatives, en 2007, le parti a recueilli 120.000 suffrages (avec 130 candidats).
Nous voulons réconcilier l’Homme avec lui-même