Répertorier les stagiaires dans le registre de l'entreprise. C'est la timide mesure que propose François Hollande pour améliorer les conditions de stage. C'est toujours mieux que Nicolas Sarkozy. Mais moins bien que les candidats du 1er
1,5 millions de stagiaires en France en 2011. C’est presque deux fois plus qu’en 2006, où on en comptabilisait 800 000. « Sur 15 ans, on voit la courbe des stages augmenter en flèche et les emplois stagner », observe Guillaume, porte-parole du collectif Génération Précaire. Pour rappel, le taux de chômage s’élève aujourd’hui à presque 23 % chez les moins de 25 ans.
Grand absent de la campagne présidentielle, le thème des stages passe à la trappe dans bon nombre de débats. Vous essayez de vous souvenir d’un moment où cette problématique a été abordée ces derniers mois, mais vous ne trouvez pas ? C’est normal, il n’y en a pas.
CCC Devant cette absence de prise en compte par les pouvoirs publics, certains n’ont pas hésité à interpeller les politiques. C’est le cas de Young and Poor, agence de notation créée pour pousser les candidats à la présidentielle à faire des propositions concrètes en faveur des jeunes. A la manière de Moody’s ou Standard & Poor’s, qui s’évertuent à tacler les finances des États avec des notes allant de D à AAA, Young and Poor s’est prêté au jeu pour les candidats. Résultat: sur les 10 programmes, aucun n’a obtenu un A…
Le changement, pas pour maintenant De manière générale, les propositions pour l’emploi des jeunes étaient loin de répondre aux revendications de Young and Poor. Gaëtan, l’un des initiateur du projet l’affirme :
« Le niveau de tous les candidats était moyen, il y a une part de déception. Il n’y pas eu de vrai débat sur le chômage des jeunes et de nombreuses thématiques ont été laissées de côté. Certains n’ont pas du tout parlé des stages. »
Après avoir décortiqué les programmes et rencontré les équipes des différentes campagnes pour les amener à prendre prosition, seuls 3 candidats ont accouché d’un BB… La meilleure note.
Les meilleurs élèves Parmi eux, Eva Joly. Dans ses propositions, entre autres : abaisser à 10 % le nombre de stagiaires par entreprise, prendre en compte les périodes de stage dans le calcul des droits sociaux et porter leur rémunération à 50 % du Smic. “Jean-Luc Mélenchon”:http://www.streetpress.com/tag/jean-luc-melenchon obtient la même note, grâce à plusieurs mesures, notamment en faveur d’un meilleur encadrement pédogogique.
Sur un pied d’égalité, on retrouve François Hollande, qui souhaite que chaque stage s’inscrive dans le cadre d’un cursus pédagogique et que les stagiaires soient répertoriés dans le registre du personnel. Ce qui reste insuffisant pour voir sa note réhaussée : « Il manque des détails sur l’inspection des stages et la question de la rémunération », fait remarquer Gaëtan.
De son côté, l’Association des stagiaires de la fonction publique (Asmi) a également envoyé un courrier de sensibilisation à l’ensemble des candidats. Parmi les deux seuls à avoir répondu, on compte Eva Joly et… Nicolas Dupont-Aignan. Contre toute attente, le souverainiste s’est avéré être « un fin connaisseur du dispositif des stages », observe Louis Duroulle, président de l’asso, qui va jusqu’à qualifier cette réponse de « brillante ». Carrément.
Mais attention, il existe des exceptions. Les stagiaires de la fonction publique relèvent de dispositions spécifiques. Par exemple, les collectivités territoriales n’ont aucune obligation d’indemniser leurs stagiaires. « Il y a encore beaucoup de conseil généraux qui continuent à recevoir des stagiaires pendant 4 mois sans les rémunérer, regrette Louis Duroulle, de l’Asmi. Là dessus, il y a encore un combat à mener. »
Quant à la durée du stage dans une même entreprise, celui-ci ne peut excéder 6 mois par année d’enseignement. Depuis le 28 juillet 2011, les employeurs ont également un délai de carrence égal au tiers de la durée du stage précèdent à respecter. Ce qui les empêche d’embaucher immédiatement un autre étudiant sur le même poste.