Bernard Stasi, ancien ministre de l'outre-mer et député UDF de la Marne est décédé la nuit dernière à l'âge de 80 ans. L'historien Patrick Weil avait siégé à ses côtés au sein de la « Commission Stasi » sur la laïcité.
Bernard Stasi était un homme classé à droite mais avec des convictions très différentes du Sarkozysme ?
Il se situait dans un courant plus proche de celui de Jean-Louis Borloo. Celui de la démocratie chrétienne, attachée à des valeurs humanistes, respectueuses et ouvertes.
Il ne serait pas allé chercher les électeurs de l’extrême droite. Il a été attaqué personnellement par Jean Marie Le Pen. Pour lui l’extrême droite ne faisait pas partie de la droite, il l’a combattue tout au long de sa vie. Il avait par exemple publié un livre intitulé L’immigration, une chance pour la France [Robert Laffont,
1984], étant lui-même descendant d’immigrés.
Cet engagement contre le racisme était très important pour lui ?
Ses convictions étaient très profondes et anciennes. Il a par exemple été très tôt pour l’indépendance de l’Algérie à une époque où c’était très rare à droite. Jacques Chirac raconte dans ses mémoires que lui était pour l’Algérie Française et qu’il a progressivement changé d’avis. Bernard Stasi, qu’il a côtoyé à l’ENA, fait partie de ces gens qui l’ont fait évoluer.
Quelle était sa vision de la laïcité ?
Il est difficile pour moi de vous répondre, les débats de la commission Stasi sont confidentiels.
La seule chose que je peux vous dire c’est que sa vision de la laïcité était celle inscrite dans la loi : séparation entre l’église et l’Etat, liberté de conscience et liberté des cultes.
div(hash). Qui es-tu Patrick Weil ?
Patrick Weil (Patrick Weil est cofondateur de StreetPress) est historien, directeur de recherche au CNRS et professeur associé à l’université de Yale (US).
Il lui lance : « Je n’ai pas les mêmes convictions que vous. »
Ce à quoi le président du Front National répond : « C’est un peu normal, puisque vous êtes fils d’immigrés et vous n’avez été français qu’à l’âge de dix-huit ans. »
Stasi réplique aussitôt : « Vous avez le culot de me dire qu’en tant que fils d’étranger je n’aurais pas le droit de faire de la politique ? »
Le Pen conclut :« Je crois que c’est une question de bon goût. »
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