«Martine Aubry a un discours qui colle aux attentes de l'Outre-mer» affirme Gilles Leperlier. Des discours, des discours et puis ciao. Les représentants du PS ont préféré filer en douce avant le 2e round du forum.
Mercredi 14h30, au Conseil régional d’Île-de-France L’après-midi de débat ne semble pas avoir la même signification pour les têtes d’affiche du PS national que pour les représentants ultramarins. Les uns se font de la pub, les autres veulent exister.
« L’identité des ultramarins et des franciliens est intimement liée, il y a plus de 500 000 Antillais qui vivent en Ile-de-France », commence Jean-Paul Huchon. C’est vrai que la pauvre Ségolène a dû se croire en pleine banlieue, entourée par tant de blacks.
Puis arrive Martine Aubry La patronne du PS garde le micro pendant plus de 45 minutes. (Ce que ne manquera pas de rappeler Jean-Paul Huchon: « Nous avons pris beaucoup de retard… »)
La première secrétaire annonce son « nouveau pacte de croissance et de solidarité » si le PS passe en 2012. De quoi mettre l’eau à la bouche des représentants. Elle tente ainsi de récupérer les quelques 2.700.000 voix des îles. Le fer de lance de ce pacte sera « l’éducation et la formation ». C’est sûr qu’avec 29 % de chômage à la Réunion ou encore 23 % en Martinique, ça se justifie.
«Exaspérations» « Ce qui est beaucoup revenu c’est la question de l’inégalité », commence alors Michel Giraud, sociologue, directeur de recherche au CNRS. « Il y a toujours un désir pour l’égalité chez ces peuples », explique-t-il.
En effet Françoise Vergès avant lui, Serge Romana, Victorin Lurel ou Richard Tuheiava, sont tous revenus sur les années « d’occupation » par la France des départements d’Outre-Mer et de l’inégalité culturelle qui en a découlé. L’héritage de l’esclavage aurait créé un fossé culturel avec la France métropolitaine :
« On a le sentiment que la République n’est pas là, ce qui nourrit un certain nombre d’exaspérations. La République doit apprendre à se faire aimer. Notre identité est triple : française naturellement, européenne et régionale, ce n’est pas contradictoire », déclare Victorin Lurel, président de la région Guadeloupe.
« Il y a toujours un désir pour l’égalité chez ces peuples »
« On a le sentiment que la République n’est pas là, ce qui nourrit un certain nombre d’exaspérations »
Le PS comprend l’Outre-Mer « Très clairement aujourd’hui on a l’UMP qui est totalement l’inverse de ce qu’il faudrait faire en parlant de l’Outre-Mer […] Je pense qu’aujourd’hui la gauche a véritablement un rôle à jouer pour sortir les Outre-Mer de leur situation de précarité » déclare Gilles Leperlier, président de l’Alliance des Jeunes de la Réunion.
Le PS peut se vanter d’avoir la faveur des îles. En trois heures de débat pas un seul mot gentil n’a été prononcé pour Nicolas Sarkozy. La politique de la droite inquiète les élus et la montée du Front National ne fait que donner une raison de plus aux 971, 972, 973, 974 et 976 de se rallier au Parti Socialiste.
Pour mieux filer à l’anglaise A peine la première table ronde terminée, les Aubry, Désir et Royal ont filé vers leurs voitures. En voyant la première secrétaire sortir, les journalistes lui ont naturellement couru après, même dans les escaliers en espérant aller plus vite que l’ascenseur, mais rien n’y a fait, Martine n’a pas voulu dire un seul mot. De son côté Ségolène Royal a profité de l’attention fixée sur sa collègue pour s’éclipser par derrière. La deuxième table ronde toujours organisée par le PS commence donc…sans socialistes. A noter également que ce forum des idées a été organisé pour parler d’un projet concernant les DROM, alors même que le projet est déjà passé.
bqhidden. « Très clairement aujourd’hui on a l’UMP qui est totalement l’inverse de ce qu’il faudrait faire en parlant de l’Outre-Mer »
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