14/03/2011

Ils se sont donnés rendez-vous face à un mur de policiers...

5 profs virés: la colère des étudiants d'un lycée expérimental parisien

Par Sully Bidois

Les élèves du Lycée Autogéré de Paris se sont donnés rendez-vous devant le rectorat ce mercredi 11 Mars. Ils réclament le retour des 5 postes supprimés par l'éducation nationale qui menace les principes fondateurs de ce lycée expérimental

Le LAP pourrait fermer à la rentrée 2011 après les réductions du budget de l’éducation nationale. Aux dires des élèves la suppression de 5 professeurs sur une équipe de 25 handicaperait totalement le lycée et l’empêcherait de fonctionner convenablement. « On a déjà du mal à faire comme ça » explique Thomas. Tout ce que veulent les élèves du LAP, c’est le retour à la normale et la restitution de leurs professeurs. N’en déplaise à un rectorat on ne peut plus silencieux.
« C’est un des meilleurs lycées de France » affirme un ancien élève du LAP. « Il n’en existe que quatre en France » ajoute une manifestante pour défendre ce cursus hors du commun qui valorise avant tout les projets personnels des élèves.

Edit du 15.03.2011 Merci aux étudiants du lycée autogéré pour leurs précisions: il ne s agissait pas de 25 mais de 5 profs qui ont été virés%

le rêve Selon Romain, élève au LAP « On lui reproche de consommer trop d’argent, alors que ce n’est pas vrai ». Les profs sont payés pour 18 heures de cours par semaine, alors qu’ils abattent 25 heures de cours et de participation à la gestion de l’établissement. Privilégier l’éducation des élèves à leur propre carrière, ça impose le respect. L’Etat sanctionne le bon travail (pas cher) maintenant ?
Le Lycée Autogéré de Paris fonctionne grâce au travail commun des 240 élèves et des 25 professeurs. Toutes les décisions sont prises conjointement, grâce à des groupes de base: « La seule chose obligatoire au lycée autogéré », explique Kevin.
La participation à cette aventure scolaire ne se fait pas sur dossier mais aux vues de l’étude d’un projet personnel et de la motivation de l’élève. Et autant de liberté et de responsabilité données à des lycéens ne sauraient les détourner de leurs objectifs. « Ce sont les élèves qui te rappellent à l’ordre, pas les profs. Ils ne sont pas là pour ça. Donc, les cours ne sont pas obligatoires et, dans cette structure quand on n’est pas d’accord on a l’occasion de le dire. »  ajoute cet ancien élève.

« On lui reproche de consommer trop d’argent, alors que ce n’est pas vrai »

la réalité Ce mercredi cependant la colère des élèves semblait quelque peu s’essouffler: « ça fait depuis les vacances que ça dure, ça commence à faire long pour les gens » reconnaît Iris. La cinquantaine d’élèves assis criant dans un porte-voix a due compter avec le CNT (Confédération Nationale du Travail) et quelques hommes politiques, de quoi porter le nombre de joyeux drilles à une centaine. Le Front de Gauche, toujours dans le coin dès que l’on fait crier les lycéens, a également donné de la voix et condamne le gouvernement actuel pour qui « l’autogestion d’un lycée n’est pas intéressante. »
Les employés du rectorat quant à eux n’ont pas voulu s’exprimer sur cette manifestation. C’est sûr qu’un déballage de policiers à matraques, c’est beaucoup plus communicatif.

bqhidden. « Il faut participer à l’effort national, c’est ce qu’on nous a dit »