Samedi 23 janvier 2010 : 11 heures du matin à Beyrouth. Environ 200 personnes protestent devant l'ambassade égyptienne contre la construction du mur frontalier entre l'Égypte et la bande de Gaza. La police charge.
Un mur contre le Hamas
Le mur entre Gaza et l’Égypte doit mettre fin au transit d’armes destinées au Hamas en bouchant les tunnels clandestins. C’est à l’initiative de l’Égypte qu’il est érigé : Le président Moubarak veut sceller la frontière pour réduire l’influence du Hamas sur son territoire. Cependant, la conséquence du colmatage des souterrains sera l’asphyxie des Gazaouïs. Ils comptent sur ces tunnels avec l’Égypte pour se ravitailler et survivre malgré l’embargo israélien. Depuis l’offensive de Tsahal de l’hiver 2008-2009, le territoire est en ruines.
« Moubarak le porc »
Les manifestants sont principalement des jeunes. Ils sont venus accompagnés de plusieurs élus politiques. Leurs motivations : apporter un soutien au peuple palestinien (rappelons que le Liban compte plus de 400 000 réfugiés palestiniens) et dénoncer la politique égyptienne. Keffieh enroulés autour des cous et des têtes, drapeaux à l’effigie de Che Guevara, de la faucille et du marteau ou du cèdre libanais, ils scandent des injures adressées au président égyptien Hosni Moubarak, devenu « le porc » ou « le fils de la danseuse » (les danseuses sont souvent considérées comme des prostituées en Egypte).
Ecchymoses et cranes ensanglantés
Les forces de l’ordre, d’abord impassibles, ont brutalement repoussé la cohorte des manifestants tentant de briser le barrage devant l’ambassade : une jeune fille est repartie le crâne ensanglanté.
D’autres manifestants sont rentrés chez eux avec des ecchymoses dues à ces représailles musclées. Néanmoins la manifestation s’est poursuivie calmement jusqu’à ce que la pluie chasse les protestataires en début d’après-midi.
Source: StreetPress / Leslie Fauvel
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