En juin 2000, la journaliste du Monde Florence Beaugé publie une enquête sur les sévices subies par une combattante algérienne pendant la guerre d'Algérie. Un travail qui va la mener jusqu’aux aveux du plus haut sommet de la hiérarchie militaire.
« Ce que j’ai découvert, c’est une torture d’État. »
Face à la caméra de StreetPress, Florence Beaugé, ancienne journaliste au Monde, raconte cinq années d’enquête qui ont ravivé en France la mémoire de la guerre d’Algérie (1954-1962). Tout commence avec un article publié le mardi 20 juin 2000, en Une du journal : « Torturée par l’armée française en Algérie, “Lila” recherche l’homme qui l’a sauvée. »
Cette “Lila”, c’est Louisette Ighilahriz, une jeune nationaliste algérienne, arrêtée, torturée et violée par des soldats français en 1957. L’article rouvre des vieilles plaies mal refermées. Dans les années qui suivent, Florence Beaugé multiplie les enquêtes autour des hommes les plus importants de la guerre d’Algérie : Massu, Bigeard ou Aussaresses, entre autres.