Anina Ciuciu, avocate et femme rrom, alerte sur la menace que représente le Rassemblement national pour les communautés rroms, manouches, voyageurs et sintés. Elle appelle également le Front populaire à défendre les droits de sa communauté.
Pour Anina Ciuciu, il est important de rappeler le danger que représente le Rassemblement national (RN) pour les communautés rroms, manouches, voyageurs et sintés. À travers cette tribune, elle souhaite s’adresser directement au Front populaire. L’avocate revendique un meilleur accès aux droits du logement, demande la reconnaissance du génocide et la création d’une commission d’indemnisation des familles victimes de spoliation durant la Seconde Guerre mondiale.
Le véritable visage du RN, c’est celui de la haine
« N’oublions pas que le véritable visage du RN, c’est celui de la haine. Gilles Bourdouleix, un de leurs candidats soutenu par Jordan Bardella, a osé déclarer, en parlant de nous, Rroms, voyageurs, Manouches :
« Hitler n’en a peut-être pas tué assez. »
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Face au délaissement et à l’abandon de l’ensemble de la classe politique, le RN, lui, a une vraie stratégie pour viser les voix des voyageurs. Ce parti profondément antitsigane constitue un véritable danger. Parmi ses fondateurs, on retrouve des Waffen-SS, les mêmes qui ont interné nos anciens dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale. Historiquement antitsigane, le RN l’est encore aujourd’hui. Durant leurs mandats, les députés du RN ont posé à 15 reprises, des questions au gouvernement visant à intensifier la répression pénale des installations des gens du voyage.
Voilà le vrai visage du RN, et c’est pour cela qu’il représente une grave menace pour nous. Nous appelons le Front populaire à écouter nos voix et à entendre nos demandes pour rétablir la justice sociale et mémorielle.
En février dernier, une jeune femme enceinte de sept mois a été tuée par un coup de fusil d’un chasseur. Le mobile de ce crime a été identifié et établi comme étant un motif raciste. Aucun responsable politique ne s’est indigné de ce crime inacceptable.
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Ce que nous demandons concrètement
Peu de gens le savent, mais les gens du voyage, lorsqu’ils vivent sur une aire d’accueil, payent l’équivalent d’un loyer ainsi que les charges, l’eau et l’électricité. Ce que nous demandons concrètement pour rétablir l’égalité des droits sociaux, c’est la reconnaissance de la caravane en tant que logement et des droits qui y sont associés, notamment l’aide pour le logement (APL), les chèques énergie et la protection de la trêve hivernale.
Ce qui nous paraît prioritaire, c’est l’habitat et le droit au logement en lui-même. Nous souhaitons que la loi Besson, qui oblige les communes de plus de 5.000 habitants de prévoir des aires d’accueil et des places pour permettre aux gens du voyage de s’installer, soit appliquée de manière contraignante.
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De même, les schémas départementaux qui découlent de cette loi doivent être contraignants. Enfin, l’une de nos demandes prioritaires, c’est celle de la justice mémorielle. Aujourd’hui, la France est l’un des seuls pays d’Europe à ne pas reconnaître le génocide des Rroms et des Sintés durant la Seconde Guerre mondiale. Cette reconnaissance est extrêmement importante pour nous et va de pair avec une prise de responsabilité. Nous demandons la reconnaissance du génocide et la création d’une commission d’indemnisation des familles victimes de spoliation durant la Seconde Guerre mondiale. Les familles voyageuses, les familles rroms et sintés qui ont été victimes de spoliation n’ont aujourd’hui pas accès aux commissions d’indemnisation existantes. »
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