Sur StreetPress Gonjasufi se demande si « le thème de toute musique [ce n'est pas] se rapporter à Dieu ». Une interview où il est aussi question de David Lynch et de yoga. Mystique vous avez dit ?
Pourquoi as tu choisi d’appeler ton album « MU.ZZ.LE » (muselière) ?
C’est un concept assez simple : c’est comme si le langage empêchait la communication. C’est trouver une façon de communiquer sans mots. Direct.
Tu peux me parler de l’enregistrement de cet album ?
C’est encore assez simple : Psychopop a produit quelque uns des morceaux et j’ai fait le reste. J’ai mis ces bouts ensembles et mixé tout ça seul dans mon studio. C’est un album fait à la maison comme les précédents.
J’ai hâte de rentrer à la maison et de me faire botter le cul
Qu’est ce qui t’a inspiré à faire cet album ?
C’est juste la putain de vie, la famille : Rubberband parle de mon frère qui est en prison, Nickels and Dimes parle du fait d’être fauché mais de toujours être capable de donner un peu de ce que j’ai. J’ai pas mal zoné dans ma vie et j’ai vu des gens vraiment galérer. Voilà de quoi il s’agit dans cet album.
Sur la chanson Feedin’ Birds, qui chante avec toi ?
Ma femme. Même dans la chanson Nickels ans Dimes, t’entend un gosse se marrer, c’est ma fille. J’ai fait participer ma famille à cet album.
Sur l’ensemble de tes albums, comment arrives-tu à faire tenir ensemble autant de genres musicaux (paroles reggaes, beats hip hop, guitares très 70’s et même des airs de ballades sud américaines) ?
Tout ça c’est de la Soul music. C’est du Blues pour moi ; louer Dieu à travers les mots. C’est surement le thème de toute musique en quelque sorte, se rapporter à Dieu. Je sais qu’Il écoute mais juste pour Lui balancer un petit « ça gaze mon pote ».
Nikels and dimes
Il y a un site français magicrpm qui a comparé tes dernières productions à l’ambiance des films de David Lynch, qu’est ce que t’en pense ?
J’adore David Lynch, j’aimerais bien travailler avec lui d’ailleurs. Et la musique qu’il fait sans déconner : brutale ! J’ai même fait une reprise d’un de ses morceaux que j’ai refilé à la BBC. J’adorerais travailler avec lui, c’est une bonne comparaison.
Tu fais toujours du yoga ?
Ouais partout. J’ai pas trop eu le temps cette semaine et là mon corps craque. J’ai hâte de rentrer à la maison et de me faire botter le cul ; dès que je vais renter je vais me faire botter le cul. Mais j’adore ça.
Quand on parle de musique psychédélique, on a souvent tendance à regarder vers le passé mais avec ta musique ça ne semble pas être le cas
Je n’essaye pas de faire revivre les 70’s, tu vois. Ça devient psychédélique parce que nous ne laissons pas l’ère digitale submerger l’analogique pour toujours être en mesure de faire sonner ça comme de l’analogique. Ce qui est fait en code binaire pourra quand même être perçu comme psychédélique.
div(border). Gonjasufi | Ze story
Originaire de San Diego, Sumach Ecks a.k.a Gonjasufi, est prof de yoga mais surtout membre du Master of the Universe crew dans les années 1990. Il se fait remarquer en 2008 par le label Warp après avoir participé au titre Testament du producteur Flying Lotus. En 2010, il sort son album A Sufi and a Killer qui reçoit un accueil chaleureux de la critique (noté 8.4 par le magasine Pitchfork Media). Après son opus The Ninth Inning, EP disponible gratuitement sur le net, il revient en 2012 avec MU.ZZ.LE, un album fait à la maison où se mélangent les styles.
Tu es soufi ?
Je ne sais pas. Je me considère plus comme un yogi. Je suis chrétien. C’est un nom que l’on m’a donné. Donc oui et non en somme. Ça fait parti de ce que je suis, tu vois. Ça me rend responsable de mes actions car la culture soufi me regarde et se demande « c’est qui ce gars ? Qu’est qu’il essaye de dire ? ». Y’a pas mal de pression mais encore une fois je ne suis pas attaché au mot « soufi » car ce corps est temporaire.
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