Allan Lambin est mort dans une cellule du commissariat de Saint-Malo en 2019. Il avait 19 ans. Dans le documentaire Violences Policières, le combat des familles, son père Franck Lambin se confie sur ses quatre années de deuil impossible.
« Je passe toutes mes journées ici », explique, calme, Franck Lambin, assis sur la tombe de sa femme et de son fils, Allan. « Du matin au soir, je vais uniquement voir mon fils au cimetière et chez le médecin. » La première est partie il y a moins d’une décennie d’un cancer incurable. « On a eu du mal à se remettre de son décès », commence Franck :
« C’est Allan qui m’a remis sur pied… »
Allan, lui, décède quelques années plus tard, en 2019, dans une cellule du commissariat de Saint-Malo (35). Il avait 19 ans. Dans le documentaire Violences Policières, le combat des familles, Franck Lambin prend la parole. Il était là le jour du drame. Il a vu l’interpellation musclée, puis les cellules du commissariat. Depuis, il peine à vivre. Sa maison est devenue un mausolée pour son fils. Il tient la journée avec de la morphine et dort la nuit à l’aide d’antidépresseurs. Il a déposé six plaintes et tente de se battre pour avoir justice et vérité pour Allan. Mais ce combat semble trop lourd pour sa santé :
« On m’a enlevé mon fils, mais on m’a enlevé ma vie. Le 9 février 2019, c’est ma mort. »
Cédric Chouviat, Claude Jean-Pierre, Allan Lambin, Gaye Camara, Wissam El Yamni, sont morts après une intervention de police. Leurs familles se sont engagées corps et âme dans un combat pour comprendre les circonstances de leur décès. Elles organisent des manifestations et des actions pour faire perdurer leur mémoire et réclamer un procès. Malgré les preuves et les témoins, la version des familles est systématiquement écrasée par celle des forces de l’ordre.
POUR REGARDER LE DOCUMENTAIRE CLIQUEZ ICI