Début août, Yanis raconte avoir été violemment agressé par deux videurs d’une boîte de nuit des Sables-d’Olonne. Il a porté plainte et témoigne « pour que l’impunité cesse ».
« Ça se reproduit partout dans les boîtes de nuit. On n’est jamais loin d’un drame, ça peut briser une vie. Il faut que ça cesse. » Trois semaines après son passage à tabac par deux videurs, Yanis est encore très remonté.
La mésaventure part d’une dispute de couple en boîte, pendant la nuit du 7 au 8 août. « Un truc pas très grave », rembobine l’étudiant de 18 ans. Il est deux heures environ et le jeune couple sort du club pour discuter. « Ça s’est vite calmé, donc on a voulu rentrer dans la boîte », complète Louise (1), sa petite amie. Mais le golgoth à l’entrée du Paradise, l’établissement des Sables d’Olonne (85) où ils passent la soirée, ne l’entend pas de cette oreille. « Il voulait bien que je rentre, mais pas Yanis. » Ce dernier, un peu éméché, « mais en état de tenir une conversation normale », tente de parlementer :
« J’ai discuté mais j’étais calme. Et d’un coup d’un seul, je suis projeté à terre par ce videur et passé à tabac. »
Sans raison apparente deux salariés de la boîte s’acharnent sur lui, dit-il :
« Beaucoup de coups de pied au niveau du torse et du visage… Après ça, c’est ma copine qui m’a décrit la scène parce que je suis complètement KO. »
« Je crois que j’ai un peu crié », complète cette dernière. « Il a pris un ou deux coups de poing, mais rapidement il est tombé au sol. Ils ont continué à s’acharner. Ils l’ont frappé quatre ou cinq fois chacun. » Quand ça cesse, Louise, l’approche pour l’aider à se relever. « J’ai à peine eu le temps de l’écarter que je vois un videur qui revient avec une lacrymo et ils nous gazent. »
Yanis sonné et aveuglé s’éloigne chancelant, appuyé sur l’épaule de sa copine. Le garçon fait une crise d’asthme. « Je ne savais pas quoi faire. Finalement, j’ai sonné à une porte et quelqu’un nous a ouvert », raconte-t-elle. Leur bon samaritain appelle la police. « Une première voiture passe, mais ils n’ont pas voulu nous aider. Ils nous ont dit qu’en gros ils avaient autre chose à faire. » Finalement un second équipage arrive et les prend en charge. « On a aussi appelé nos mamans, qui sont venues nous chercher. »
Le lendemain matin, Yanis se rend chez son médecin. Le généraliste constate ses blessures et déclare une incapacité totale de travail de trois jours. / Crédits : StreetPress
Le lendemain matin, Yanis a plutôt une sale gueule. Le médecin qui l’ausculte constate « une contusion et un œdème » aux lèvres supérieures et inférieures, une marque à l’arcade sourcilière et deux plaies à la fesse qui nécessitent quatre points de suture. « J’ai été projeté sur un bout de verre qui était au sol », explique Yanis. Son généraliste déclare une incapacité totale de travail (ITT) de trois jours (2).
« Trois semaines après, j’ai encore des migraines et des vertiges. »
Dès le lendemain, Yanis décide de porter plainte pour « violences en réunion ». Le jeune homme a bon espoir quant aux suites qui pourraient être données à la procédure. « Les caméras du Paradise, bien sûr, ne marchaient pas ce soir-là. Mais il y a deux caméras de la municipalité qui apparemment ont filmé l’agression. »
Dès le lendemain, Yanis décide de porter plainte pour « violences en réunion ». / Crédits : StreetPress
Extrait de la déclaration de Yanis. / Crédits : StreetPress
Si aujourd’hui il souhaite médiatiser son affaire, c’est pour obtenir justice. Mais surtout pour mettre fin à ce qu’il considère être une forme d’impunité. « On a l’impression qu’ils font ce qu’ils veulent et personne ne réagit. »
(1) Le prénom a été modifié à sa demande.
(2) StreetPress a pu consulter les deux certificats médicaux et la plainte.
(3) Contacté par StreetPress, le Paradise n’a pas répondu à nos sollicitations.
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