Critique de personnalités, blagues entre potes ou vengeance perso, le hacking de statut ou de mur Facebook est devenu commun. Et même trop. Jusqu'où la blague potache peut-elle aller?
Sarko, cible privilégiée des hackers
Hier soir, peu après 20h30, les potes du président ont eu la surprise agréable de lire un message à l’orthographe approximative sur sa page Fan : « Chers Compatriotes, compte tenu des circonstances exceptionnelles que connait notre pays, j’ai décidé en mon âme et conscience de ne pas me représenter l’issue de mon premier mandat en 2012…pour vous expliquer ce geste, je vous convie tous d’ores et dj (sic) ce grand vnement (re-sic) populaire ». Le texte renvoyait vers un faux événement intitulé « Pot de départ de Nicolas Sarkozy » qui invite à fêter, devant le Fouquet’s le 7 mai 2012, l’hypothétique départ du président à la suite de la prochaine élection présidentielle.
Stupeur à l’Elysée
Stupeur de l’équipe de communication de l’Elysée, qui mettra quinze minutes avant de s’en rendre compte. Dès le lendemain, un message sur le mur de la page du président relativisait, «mon compte Facebook a donc été piraté hier soir, peut être pour me rappeler qu’aucun système n’est infaillible, je prends note de la leçon d’écriture et d’orthographe». Peine perdue, le message a fait tâche d’huile et près de 212.000 personnes adhèrent au « pot de départ de Nicolas Sarkozy ».
Interrogé hier matin, au micro d’Europe 1, Franck Louvrier, conseiller en communication du président, juge l’événement «anodin». Pas tant que ça puisqu’il ajoute, «on a mis en place une surveillance accrue sur le site au cas où un autre piratage aurait lieu dans les heures qui viennent». Bref entre les lignes, «faut pas que ça recommence les gars, parce que l’image du président en prend un coup !».
Même le fondateur de Facebook Marc Zuckerberg a vu son compte piraté par une bande de petits malins laissant un message qui encourageait la réfléxion : « …Si Facebook a besoin d’argent, au lieu d’aller voir les banques, pourquoi Facebook ne laisserait pas ses utilisateurs investir le réseau de manière sociale ? Pourquoi ne pas faire de Facebook, un « social business » comme le décrit Muhammad Yunus ? Qu’est ce que vous en pensez ? »
« Mon compte Facebook a donc été piraté ce soir, peut-être pour me rappeler qu’aucun système n’est infaillible. Je prends note de la leçon d’écriture et d’orthographe, mais ne souscris pas aux conclusions un peu hâtives du message… Merci à ceux qui auront reconnu l’erreur, et merci encore pour votre soutien » Nicolas Sarkozy sur son mur Facebook
Le ‘Hacking Facebook’, souvent un jeu entre potes qui a des conséquences
A la rédaction de Streetpress, Jack Torrance, monteur en chef de la rédac’, est connu pour sa capacité à pourrir les statuts aussi vite que son ombre «quand les personnes ne sont pas devant leur ordi depuis plus d’une minute». Edouard témoigne, «une fois j’ai laissé ma session ouverte, sans penser que cela aurait des conséquences». A son retour, il a pu voir son nouveau statut signé Jack Torrance : «A choppé une H.G (Herpès Génital), pas de rapport pdt 3 semaines DUR…». Une sale intox qui occasionna une situation plutôt compromettante. «Il y a eu une sorte d’incident diplomatique, car ma copine y a cru ! C’était la guerre jusqu’à ce qu’elle comprenne que le statut n’était pas de moi».
Dimitri, victime de ‘fake statuts’ en garde un souvenir impérissable. «Je pensais pas que mes potes seraient capables de faire ce genre de choses ». Il aurait du se méfier. «Pendant que j’étais au boulot, j’ai eu le droit à des statuts bien sentis du style, ‘je suis parti me faire damner la piste noire’ ou encore ‘depuis que je bosse dans le Marais, je mets des doigts dans les fesses de mes copains…Maintenant ils savent que quand je suis là, ils doivent surveiller leurs culs !» Trop cool les potes ! Ce genre de blagues reste la plupart du temps des déconnades second degré, mais comme le dit Dimitri, «c’est pas pareil quand on a de la famille sur Facebook, quand tu vois que ta petite cousine ‘like’ un statut salace qui n’est pas de toi, ça peut ressortir en réunion de famille et là c’est le bad ! » Mais comme il le dit «Facebook je m’en fous, je prends ça comme un fake».« Depuis que je bosse dans le Marais, je mets des doigts dans les fesses de mes copains »
« Quand tu vois que ta petite cousine ‘like’ un statut salace qui n’est pas de toi, ça peut ressortir en réunion de famille »
Dangereux pour la réputation et la carrière
Pour Yoann Robert, community manager à NRJ12, Facebook est «une grande cité du village interactif mondial». Il relativise pourtant l’utilisation qu’en font les inscrits «car peu utilisent régulièrement toutes les fonctionnalités du site». A sa connaissance, le ‘hacking facebook’ est un épiphénomène car «tout le monde en entreprise protège ses informations en utilisant des filtres de sites, et notamment ‘gérer sa liste d’amis’ ». Même si Yoann pense que personne n’est à l’abri, «ce genre de phénomène peut être dangereux pour la réputation et la carrière des victimes, car certains se font licencier à cause d’un simple post sur Facebook». En attendant, pensez à fermer vos cessions !
Le Facebook Hacking n’est pas à la portée de tous
Il semblerait qu’une faille de sécurité, découverte par certains hackers, permette de prendre le contrôle d’un compte ou d’envoyer des messages non désirables sur le mur. Les spéculations enflamment les commentaires sur Twitter, qui cherche à comprendre la nature de la faille. Pour le moment, il semblerait qu’un seul groupe de hackers soit au courant de la faille. Au sein de l’Elysée, nous on miserait sur Brice Hortefeux, seul dans l’entourage proche qui aurait pu faire une bonne blague bien drôle comme celle-là à son copain Nico…
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