Ce lundi 13 janvier Nicolas B. passait devant le conseil de discipline pour avoir, dans une vidéo, insulté le président de la République. Des propos tenus sous le coup de la colère, alors qu’il venait, semble-t-il, d’être touché par un tir de LBD.
Ce lundi 13 janvier, le pompier Nicolas B. passait devant le conseil de discipline. En cause des propos tenus par ce dernier, dans une vidéo amateur tournée le 15 octobre dernier lors d’une manifestation de soldats du feu. Face caméra, le pompier qui, raconte-t-il, vient d’être percuté par un tir de LBD40, crie sa colère :
« Macron, va te faire enculer ! J’arrête mon métier. Va ramasser les gens dans la rue tout seul, connard, va ! Ta police, elle me tire dessus ! »
"Je suis #pompier, c'est terminé ! Ca fait onze ans que je fais ce métier, c'est fini ! #Macron va te faire enc… ! Va ramasser les gens dans la rue tout seul ! Connard va ! Ta #police elle me tire dessus, va te faire enc… !"
— Cerveaux non disponibles (@CerveauxNon) October 15, 2019
La police mutile, les pompiers protègent ! pic.twitter.com/5RDBUWkj1N
Des propos qu’il a, dans une interview au Parisien, déclaré « regretter ». Il a cependant refusé d’écrire, comme il lui a été demandé par sa hiérarchie, une lettre d’excuse au Président. « Le devoir de réserve auquel il est soumis et l’image du SDIS 91 [service départemental d’incendie et de secours] ne justifient ni la compromission ni l’humiliation publique d’un homme », ont expliqué ses avocates Valentine Rebérioux (1) et Louise Bouchain.
Une sanction probable
Dans un premier temps, comme le détaillait StreetPress, Nicolas B. avait été suspendu à titre conservatoire par sa hiérarchie. Près de trois mois après les faits, il n’a toujours pas repris l’exercice de son métier mais conserve une partie de sa rémunération. Le conseil de discipline, réuni ce lundi 13 janvier a recommandé, après audition du jeune fonctionnaire et de ses avocates, une suspension de quatre mois, dont deux avec sursis. Une période durant laquelle il perdrait la totalité de son salaire.
Le conseil n’a cependant pas le dernier mot. Il ne fait que « proposer » une sanction. C’est le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) qui doit prononcer le verdict final, même s’il est peut probable qu’il ne se range pas à l’avis (plutôt sévère) du conseil de discipline. Une décision qui devrait tomber rapidement. Nicolas B. a déclaré qu’il se conformerait à la décision prononcée et ne tenterait pas d’autre recours. « Il a expliqué qu’il souhaitait redevenir le pompier qu’il a toujours été », expliquent ses avocates, Valentine Rebérioux et Louise Bouchain. Ces dernières regrettent que l’instance disciplinaire ait « refusé de tenir compte du contexte ».
En effet, le 15 octobre dernier, Nicolas B. portait secours à un collègue quand il a été percuté à la cuisse droite par un tir de LBD40. Des faits pour lesquels il a déposé une plainte auprès du procureur de la République pour « violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « mise en danger de la vie d’autrui ». L’affaire est en cours d’instruction par l’IGPN.
C’est quelques instants après avoir été blessé qu’il a exprimé sa colère à un passant qui filmait. Il a, par ailleurs, porté secours un petit peu plus tard à « un CRS pris de convulsion jusqu’à sa prise en charge par le centre de secours de Chaligny », rapportent ses avocates.
(1) Elle est également l’avocate de StreetPress.
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