21/09/2018

A seulement 8 jours du féministival

Rokhaya Diallo programmée dans un festival féministe : la mairie du XXe retire sa subvention

Par Inès Belgacem

Alors que le Féministival 2018 se déroule les 29 et 30 septembre, la mairie du XXe arrondissement décide de retirer sa subvention. Le problème : la venue de Rokhaya Diallo. La journaliste et la maire, Frédérique Calandra, ont déjà un passif.

« Nous sommes très énervées, choquées par cette démarche à 8 jours du festival », pestent les organisatrices du Féministival. Cet événement organisé « pour valoriser la place des femmes dans l’art et la culture » doit se tenir les 29 et 30 septembre prochain à la Belleviloise à Paris. Mais voilà : la mairie du XXe arrondissement de Paris a décidé d’annuler la subvention de 500 euros qu’elle avait allouée à l’association organisatrice : Les effronté.es. Fatima-Ezzahra Benomar, qui fait partie des organisatrices, explique :

« J’ai reçu un coup de fil du directeur de cabinet de la maire Frédérique Calandra. Il était énervé. Sans aucune ambiguïté, il m’a dit que la venue de Rokhaya Diallo ne leur faisait pas plaisir. Et qu’il décidait donc de retirer la subvention. »

Ce n’est qu’il y a quelques jours que l’organisatrice au eu la confirmation de la participation de Rokhaya Diallo, après avoir décroché la subvention. Et l’organisatrice d’en conclure :

« Il est clair que la maire a un problème de fond avec Rokhaya Diallo. »

Un problème qui ne date pas d’hier

La maire, membre du Parti Socialiste, également adhérente du Printemps Républicain, a déjà eu maille à partir avec la journaliste. En 2015, Frédérique Calandra a fait en sorte de déprogrammer Rokhaya Diallo d’un festival féministe qui se passait dans sa mairie. En juin 2018, les deux femmes s’étaient même retrouvées devant les tribunaux, Frédérique Calandra ayant porté plainte pour diffamation, suite à une tribune qu’a relayé Rokhaya Diallo. « Ça me donne l’impression d’être radioactive. C’est de l’acharnement. Que je le subisse à titre personnel, c’est une chose que je peux supporter. Mais lorsque ça met les actions d’un collectif en péril, ça me scandalise », réagit Rokhaya Diallo.

Et, effectivement, le trou de 500 euros dans la trésorerie, à une semaine de l’événement, est compliqué à gérer pour les Effronté.s. « On voulait organiser un évènement gratuit, sans pour autant payer les intervenants et artistes au chapeau. Nos financements servent à payer la salle, La Bellevilloise, ainsi que toutes les personnes programmées. » Alors l’asso a lancé une cagnotte :

« On a prévenu la mairie qu’on allait devoir lancer un financement participatif pour combler le trou, et qu’on expliquerait que c’est parce qu’ils se sont retirés. Ils nous ont clairement dit qu’ils n’en avaient rien à faire. »

Du côté de la mairie, rien à déclarer pour le moment.