Ce vendredi 7 juillet, 2.771 réfugiés ont été délogés du camp de la Chapelle, dans le 18e. Entre espérances et doutes, ils espèrent tous trouver de l'eau, de la nourriture et un toit pour la nuit.
Porte de la Chapelle, 18e arrondissement – Une trentaine de cars de police et plusieurs bus sont garés au niveau du camp de migrants, ce vendredi 7 juillet. Il est 6h et les forces de l’ordre sont là pour déloger les très nombreux réfugiés installés le long du boulevard des Maréchaux. 2.771 personnes sont, selon la préfecture, monté dans l’un des bus pour être placés dans des hébergements temporaires en région parisienne. Le dispositif d’accueil en place depuis novembre 2016, à quelques pas de là, est complètement saturé depuis le démantèlement de la Jungle de Calais.
Boulevard des Maréchaux /
« Ou est ce qu’ils vont nous amener ? », demande un réfugié afghan dans un anglais parfait. Le jeune homme a un sac à dos comme seul bagage. C’est le début d’une longue attente pour la centaine de migrants qui s’entassent dans un entonnoir de grilles et de cars de police. Ils espèrent tous monter dans un des bus garés plus loin, à l’abri des regards, pour accéder à de l’eau, de la nourriture et un logement pour la nuit.
Vendredi 7 juillet /
Ils espèrent tous un logement pour la nuit. /
Les bus sont garés plus loin, à l'abris des regards /
Face au début d’attroupement, une dizaine de CRS se positionnent pour garder le contrôle de la situation. L’un d’entre eux, un homme robuste d’une trentaine d’années, porte un masque en papier pour se protéger des risques hygiéniques. Selon Médecins sans frontières, le camp est touché par une épidémie de gale.
Dans un communiqué, la préfecture précise :
« Cette opération mobilise près de 350 effectifs de la préfecture de Police ainsi qu’une centaine de personnels de l’Etat et de ses partenaires. »
Un CRS porte un masque. /
La longue attente. /
« Stop push ! », crie un CRS, lunettes sur le nez, face à une foule animée. Certains s’impatientent. D’autres s’agrippent les uns au autres, de peur d’être séparés. Au milieu de la cohue, des bénévoles tentent de mettre un peu d’ordre et donnent des consignes en anglais et en arabe.
Ils sont plus de 1.600 sur ce camp. /
Ca se bouscule. /
Dans l’attente, un groupe écoute de la musique en fumant quelques cigarettes. Un homme, chaîne autour du cou et bagues aux doigts, danse au rythme d’un son de Maître Gims.
Maître Gims on play ! /
Au calme. /
En partant, les migrants laissent derrière eux leurs affaires. Entre les tentes vides et la colonne de bus, une dizaine de jeunes jouent au foot.
Petite partie de foot ? /
Ville abandonnée. /
« Une fois mis à l’abri, les intéressés pourront par ailleurs bénéficier d’une proposition d’orientation vers un dispositif d’accueil adapté à leur situation, sur l’ensemble du territoire national », précise la préfecture, qui assure que 161 évacués sont considérés comme des personnes vulnérables.
A 10 heures, la préfecture annonce avoir évacué 2771 migrants, avec l’aide des associatifs. Pourtant le camp ne comptait qu’environs 1.600 personnes, mais comme souvent, des migrants qui ne résident pas dans ce camp sont venus dans l’espoir de bénéficier d’un relogement. Les forces de l’ordre laissent derrière elles un campement fantôme où toutes les affaires iront à la poubelle. 34 évacuations de ce genre ont été effectuées à Paris depuis juin 2015.
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