Au pied de la statue de Jeanne d’Arc, Jean-Marie Le Pen déclare son soutien à sa fille. Mais en coulisses, ses lieutenants préparent un combat Front contre Front pour les législatives. Dans leur viseur, les circonscriptions laissées à Dupont-Aignan.
Place du Palais Royal, Paris 1er – En tête de cortège, la marque Le Pen fait recette auprès de la meute de journalistes. Veste rouge et brin de muguet à la boutonnière, le « président » prend la pose. Les flashs crépitent.
La marque Le Pen, toujours vue à la TV. / Crédits : Pierre Gautheron
En queue de défilé, Thomas Joly du Parti de la France (PDF) tente de donner de la voix. « Islam hors d’Europe ! » scandent ses fidèles, drapeaux au vent, muscles saillants et cheveux courts. Mais le Front, canal historique ne rassemble plus les foules : à peine plus de 300 sympathisants ont fait le déplacement.
Les militants du Parti de la France donnent de la voix. / Crédits : Pierre Gautheron
Le coup de la panne
Le cortège rejoint la place des Pyramides. Au pied de la statue de Jeanne D’Arc, Roger Holeindre, 88 ans, patiente au chaud sous son béret rouge. Présent à la création du Front, il assiste au calvaire de son éternel président. Quelques phrases et le vent entre dans la danse, avant une panne technique qui coupe la chique à Le Pen. Un journaliste aurait malencontreusement glissé sur un câble, nous dit-on. Le Pen tente de poursuivre, mais la voix ne suit pas. Alors, assis derrière son pupitre il meuble à coup d’anecdote et de bons mots.
Roger Holeindre, ex-FN, ex-OAS et même ex-Paris Match! / Crédits : Pierre Gautheron
Front historique contre FN dédiabolisé
L’occasion pour nous, de parler tactique avec Thomas Joly. « Nous ce n’est pas le Front National dédiabolisé », attaque bille en tête, le secrétaire général du PDF. Avant de détailler la stratégie électorale du Cartel qui regroupe pour les législative les Comités Jeanne, Civitas et le PDF :
« Là où ils [le FN] mettront des militants de la gay-pride, on présentera un candidat Front National canal historique. »
Thomas Joly du Parti de la France. / Crédits : Pierre Gautheron
Dans le viseur, Florian Philippot ou Sophie Montel. Même stratégie dans les circonscriptions qui pourraient être réservées par le FN aux candidats Debout la France, le parti de Nicolas Dupont Aignan, tout juste rallié au camp Bleu Marine. Au total, ils promettent plus de 200 candidats placés avec soin. Et la com’ promet d’être au diapason. « Pas le temps » de mener une campagne de terrain, alors il promet des rassemblements devant les centres qui accueillent des migrants et les mosquées.
Le Pen rentre dans le dur
Fin de la panne technique. Et comme pour faire écho aux propos de son associé politique, Le Pen durcit le ton. Rétablissement de la peine de mort. Premiers applaudissements. Abrogation des lois mémorielles. La poignée de militants contre-révolutionnaires de la Dissidence Française sort de sa torpeur. Interdiction des abattages rituels, élargissement du port d’arme, déremboursement de l’IVG… Les catholiques de Civitas et les royalistes de l’Action Française applaudissent à tout-rompre.
Carl Lang (PDF), Alain Escada (Civitas) et un militant de La Dissidence Française défilent de front. / Crédits : Pierre Gautheron
Après un tacle à Macron, « le candidat de Hollande et Soros », Le Pen conclut :
« Vive Jeanne, vive Marine, vive la République, vive la France ! »
Marseillaise et enfin, pour son publique fidèle, il rejoue son dernier tube :
« Jeanne au secours ! »
« Jeanne au secours ! », le dernier tube de Le Pen. / Crédits : Pierre Gautheron