L’évasion fiscale est au minimum de 80 milliards d’euros par an en France. Les responsables : des contribuables voyous, des multinationales malhonnêtes et des politiques laxistes. La démocratie est en jeu.
Le déficit public francais est d’environ 75 milliards d’euros par an. Lutter efficacement contre l’évasion fiscale pourrait combler intégralement ce gouffre, si on s’en tient aux plus basses estimations de l’évasion fiscale.
Dans notre campagne “Rendez l’argent” on estime même à 200 milliards par an les fonds qui pourraient être récupérés chaque année. Alors oui, la lutte contre l’évasion fiscale est une priorité qui dépasse la simple question de la bonne tenue des finances publiques.
Ce sont nos droits qui sont bafoués et l’Etat de droit qui est affaiblie face à ces multinationales
Oui l’Etat de droit est affaibli voire remis en cause par le comportement de ces multinationales qui mettent en concurrence les pays européens qui cherchent à être plus compétitifs fiscalement, ce qui entraine une course dangereuse à la baisse des impôts qui est à l’origine des déficits publics. A partir du moment où les multinationales se jouent des frontières et peuvent les mettre en concurrence dans leur système fiscal c’est une atteinte à leur souveraineté fiscale.
C’est une situation ubuesque. On déroule un tapis rouge pour ces multinationales. On pourrait penser, comme on l’a démontré précédemment, que les Etats, et les citoyen.n.es, sont perdants au final face à ce manque à gagner. Mais tout dépend d’où on se place. La doctrine néolibérale sur laquelle s’appuient ces multinationales pousse à la concurrence les entreprises entre elles, ainsi que les Etats.
Des citoyens et des salariés de plus en plus affaiblis
Cette vision est extrêmement dangereuse pour les citoyens qui, eux aussi, sont mis en concurrence. Qui sera la main d’oeuvre la plus attractive ? A ce petit jeu, il n’est pas sûr que les ouvriers en ressortent gagnants. C’est donc une course vers le bas en terme de fiscalité mais aussi dans d’autres domaines comme la protection sociale, le droit du travail, la protection judiciaire…
Ces politiciens qui poussent en faveur de cette fiscalité “attractive”, qu’ils soient irlandais ou hollandais tirent leur pouvoir des multinationales qui les soutiennent. Jean-Claude Juncker en est le bon exemple.
«Ces politiciens qui poussent en faveur de cette fiscalité attractive tirent leur pouvoir des multinationales qui les soutiennent. Jean-Claude Juncker en est le bon exemple.»
Dominique Plihon, ATTAC France
Il était 15 ans à la tête du principal paradis fiscal européen et il est maintenant à la Commission européenne. Un capitalisme de connivence où le personnel de ces multinationales et celui du monde politique s’entendent pour faire perdurer le système.
Le lobby bancaire : un exemple de ce capitalisme de connivence
Le recrutement des élites, en France, se fait essentiellement par l’ENA et l’inspection générale des finances. Ils représentent la plupart des dirigeants de Bercy. Les mêmes qui pantouflent par la suite dans les banques.
Macron en est un bon exemple. Il a été Inspecteur des finances à Bercy avant de rejoindre la banque Rothschild. Il est arrivé à l’Elysée comme secrétaire adjoint, puis ministre de l’Economie et aujourd’hui il est candidat à la présidence se présentant comme indépendant et anti-système !
C’est une supercherie monumentale. Ce ne sont certainement pas des gens comme lui qui vont durcir les règles contre les banques pour lutter contre l’évasion fiscale.
«Macron indépendant et anti-système ! C’est une supercherie monumentale»
Dominique Plihon, ATTAC France