Philippe est bloqué dans un appartement qu’il a acheté en 2012. Dans son immeuble à la Courneuve, il y a eu 12 agressions en un weekend. Les asiatiques comme lui sont les premières victimes. Enchaîné par un crédit, il ne peut vendre son appart.
En 2012, j’ai acheté un appartement de 80 m2 pour 200.000 euros à La Courneuve (93). Nous nous sommes lancé dans cette aventure immobilière avec mon épouse car malgré nos deux salaires on habitait jusque là dans un 27 m2 insalubre, avec des fuites, des moisissures et des câbles électriques apparents.
C’était déjà à La Courneuve. La situation devenue intenable avec l’arrivée de notre second enfant et nous avons décidés de devenir propriétaires.
Je suis endetté sur 25 ans
Pour acheter mon appart, je me suis endetté sur 25 ans. Soit l’équivalent d’un loyer mensuel de 800 €. Rien de bien surprenant, tous ceux qui achètent des logements font ça. Sauf qu’en 5 ans, mon logement a perdu énormément de sa valeur, je ne pourrais pas le revendre au prix que je l’ai acheté.
Nos voisins Algériens ont revendu le leur récemment, ils ont perdu 40.000 euros par rapport au prix d’achat et de leurs travaux. Ils ont vendu à perte ! Du coup, impossible pour notre famille de quitter cette résidence à quelques pas de la mairie de La Courneuve.
«Nos voisins Algériens[…]ont perdu 40.000 euros par rapport au prix d’achat. Ils ont vendu à perte »
Philippe, habitant de La Courneuve
Pourtant nous voulons partir d’ici. La violence, et encore plus la violence contre les asiatiques minent notre quotidien. Et puis, partir mais où ? Tout est hors de prix en Île-de-France…
Tout a commencé avec une panne d’éclairage
Il y avait un problème d’éclairage dans notre hall. On traversait à l’aveugle sans distinguer grand chose. Ça n’a pas traîné, à peine ma femme et moi installés, mon beau-frère venu nous rendre visite s’est fait agresser et frapper par des agresseurs qui ont détallé. Courageux comme ils sont…
On a commencé à faire très attention avec mon épouse. Depuis ce jour, on a compris où nous étions.
Et ça a continué comme cela longtemps. Quatre mois exactement. Quatre longs mois pour réparer ces fichues lumières, durant lesquels tous nos voisins ont été aussi agressés.
Nous faisions en sorte de rentrer ensemble avec ma femme et les enfants pour ne pas être seuls. Car ils sont à l’affût de victimes seules, faibles et isolées.
12 agressions en un week end
Ça ne s’arrêtait pas, aucun répit pour nous. Nous sommes des cibles faciles pour eux. Il y a un an, le pic de violence est même monté jusqu’à 12 agressions en un week end. Cela se passait en bas de chez nous, même en pleine journée. Les agresseurs vous arrachent votre téléphone ou votre sac et s’enfuient.
«Il y a un an, le pic de violence est même monté jusqu’à 12 agressions en un week end. Cela se passait en bas de chez nous, même en pleine journée»
Philippe, Habitant de La Courneuve