« Le Bon, La Brute et Le Comptable » est un serious game très drôle, consacré à la corruption des élus locaux. Nicolas Kayser-Bril, un des créateurs du jeu, explique pourquoi la France fait l’autruche sur le sujet.
« Les marchés publics, c’est là que se trouve la fontaine d’argent, là que tout le monde se goinfre ». Ce n’est pas une réplique des Tontons Flingueurs, mais une citation de l’autobiographie d’Emile Diaz, un mafieux marseillais qui y connait un rayon sur la question pour avoir fréquenté pas mal d’élus en 40 ans de carrière.
« Les marchés publics, c’est là que se trouve la fontaine d’argent, là que tout le monde se goinfre »
Emile Diaz, mafieux marseillais
Ne cherchez pas l’agence française anticorruption, elle n’a pas de site web
Les politiques français, toujours prompts à faire la morale aux Roumains et aux Bulgares sur le sujet, font tout pour que la fontaine ne s’arrête pas de couler.
Alors que d’autres pays ont organisé de grandes enquêtes parlementaires pour tout mettre sur la table (les Pays-Bas en 2002, le Québec en 2011), la France continue à faire l’autruche et à nier la gravité du problème. Plutôt que de prendre les choses à bras le corps, les députés français ont créé avec la loi Sapin II une nouvelle usine à gaz, l’Agence Française Anticorruption (ne la cherchez pas sur Google, elle n’a même pas de site web). Elle ne va pas enquêter sur la corruption, mais plutôt donner conseil aux entreprises qui le souhaitent. Si vous vous dite « wtf!? » c’est que vous suivez.
« Sur la corruption, la France continue à faire l’Autruche »
Nicolas Kayser-Bril co-fondateur de Jplusplus @nicolaskb