Il n’y aura pas de grand soir écologique, car les politiques n’agissent pas. Voilà pourquoi verdir son mode de vie est le premier pas, petit mais nécessaire, d’une transition vers la décroissance.
Qu’est-ce que l’écologie ? C’est prendre en compte les limites de notre monde, par exemple les ressources en énergie, les besoins de la biodiversité, la quantité de CO2 que nos forêts peuvent absorber chaque année, pour en tirer un mode de vie soutenable pour tous.
Soyons clair, même si tous les partis politiques maintenant prétendent faire de l’écologie, l’ultra-libéralisme est par essence incompatible avec l’écologie. Il n’y a pas une grande entreprise dont l’activité n’est pas, par un aspect ou un autre, nocive pour l’environnement.
Pour autant, je ne crois pas à un grand soir de l’écologie, à un moment où on va tous se réveiller pour réclamer de la décroissance, ou au jour où les 25% de salariés qui bossent dans les grandes boîtes vont collectivement démissionner pour construire un autre monde. D’où l’importance de l’écologie par petits pas.
Faire pipi sous la douche, le début vers la transition écolo
On peut se moquer et se dire que faire pipi sous la douche ne va pas sauver le monde. Ou penser qu’on culpabilise les individus pour ne pas remettre une cause les vrais responsables, l’industrie et les dirigeants. Tout ça est peut-être vrai, mais verdir son quotidien est un moyen d’écrire le début de l’histoire, de commencer la transition écologique, sans attendre qu’on nous en donne l’autorisation.
On ne va pas changer le monde d’un coup, mais on peut commencer à se changer individuellement. Parce que la transition écologique va toucher toutes les sphères sociales : politique, économique, professionnelle, familiale, etc.
« Je ne crois pas à un grand soir de l’écologie, […] où on va tous se réveiller pour réclamer de la décroissance, ou au jour où les 25 pourcents de salariés qui bossent dans les grandes boîtes vont collectivement démissionner pour construire un autre monde. D’où l’importance de l’écologie par petits pas »
Eliott Lepers, web-activiste écolo @elliotlepers
Tout commence donc par nous, et par un premier pas. Coller un sticker « stop-pub ». C’est bête, et pas toujours efficace, mais c’est un début. Ensuite, on se demandera ce qu’on met dans son assiette. Puis on n’ira peut-être pas prendre l’avion pour un weekend à Barcelone, ou on n’achètera pas pleins de jouets en plastique made in china à ses enfants pour Noël.
Et quand on devenu végétarien, et qu’on a du mal à trouver quelque chose à se mettre sous la dent quand on sort, eh bien ça fait réfléchir à l’état du monde, ça donne peut-être envie de changer les choses, de s’engager pour l’écologie.
On a besoin de montrer qu’on peut être écolo et heureux
Aujourd’hui, la transition écologique a un coût politique que nos dirigeants trouvent trop important. Quand on met en place la circulation alternée par exemple, tout le monde gueule, les gens continuent à rouler même avec la mauvaise plaque. Quand une ministre dit qu’il faut arrêter de manger du Nutella, elle soulève une bronca.
Donc les politiques n’agissent pas. Quand les citoyens seront majoritairement écolos, ils n’auront plus le choix. Et pour y arriver, à nous de faire la preuve l’exemple. En montrant qu’on peut agir en cohérence avec notre conscience écologique et être heureux, on peut en convaincre d’autres de faire pareil. Petit à petit, on peut gagner la majorité culturelle.
Et c’est déjà en cours. Le bio est un bon exemple : c’était complètement marginal il y a encore 20 ans, mais c’est devenu petit à petit un véritable enjeu économique. Collectivement, on a forcé les entreprises à le prendre en compte.
Pour le dire clairement, les écolos ont raison, et tout le monde le sait : on ne peut plus continuer comme ça. Mais on s’en fout d’avoir raison, ça ne suffit pas ! Il faut tracer la voie, commencer à définir ce que ce serait une écologie majoritaire, vivable par tous. Et ça n’enlève rien au combat écologique en politique : bien au contraire, c’est la condition même de sa force.