République : Les migrants virés pour l'hommage à Charlie

Paris, Place de la République (3e) – Ce matin, les migrants de République ont eu droit à un réveil salé. « A 6h30, les flics ont entouré le campement, ils étaient une cinquantaine. Puis une dizaine de cars sont arrivés. Vu les circonstances, l’évacuation s’est passée dans le calme » rapporte Denis Godard qui était présent sur place.

Depuis le militant cherche la trace des 150 réfugiés soudanais ou afghans embarqués ce matin. Ils auraient été envoyés dans des hébergements d’urgence, aux 4 coins de l’Ile-de-France :

« Personne ne nous a dit où ils les emmenaient. A priori, ce serait en région parisienne. Les réfugiés nous appellent pour nous dire où ils sont. Certains auraient été emmenés à Aulnay-Sous-Bois, en plein milieu de la zone industrielle. C’est quand même pas top pour l’accès au transport. »

Une évacuation pour les commémorations

Pour Denis, la raison de cette évacuation est claire :

« L’enjeu c’est que la place soit nettoyée pour les célébrations de dimanche. »

Car ce 10 janvier, Johnny Halliday chantera sur la Place de la République pour la commémoration des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. Du côté de la Mairie de Paris, on s’efforce de couper court à toute polémique : « Il ne faut pas faire de raccourci. La température baisse dans les prochains jours, il y a urgence à mettre ces gens à l’abri. L’enjeu de ce type d’opération c’est quand même d’offrir un hébergement à des gens qui dorment dehors. L’opération aurait eu lieu avec ou sans les commémorations »

Interrogé sur le lien de cette évacuation avec les cérémonies de dimanche, la Mairie de Paris concède, à demi mot, que les 2 sont quand même liés :

« Evidemment, l’impératif pour la cérémonie est que la place soit accessible pour le public et le président. »

Après l’évacuation, les cars de police ont laissé place à un camion benne, en charge du nettoyage. Des techniciens seraient déjà à l’oeuvre pour monter la scène en prévision du concert de dimanche.

Edit – 08 janvier : Selon certains témoins, seule une partie des réfugiés évacués campaient là depuis plusieurs semaines.