Mi-octobre la page Facebook des soirées Drøm disparaissait. De quoi mettre en émois le petit monde de la techno, car Drøm est l’un des gros organisateurs de soirées rave d’Ile de France. Les organisateurs se clashent pour des histoires de gros sous.
Lundi 19 octobre, coup de théâtre : la page des soirées Drøm disparait de Facebook. C’est l’effervescence sur le réseau social. Dans le milieu, ils sont de ceux qui organisent les plus gros événements : des soirées raves dans des hangars de banlieue, réunissant parfois plus de 3000 personnes. Surtout, l’une de ces énormes teufs est prévue le samedi suivant à la Courneuve. Les fans de tech’ redoutent l’annulation de cette 5e édition.
Guerre des chefs
Derrière la disparition de cette page Facebook se cache en fait une embrouille vieille de plusieurs mois. Pour la comprendre, il faut remonter à avril 2015 et l’organisation de la Drøm #1.
Lors de cette première teuf, 2 orga’ bossent main dans la main. D’un côté il y a Pierre-Alexandre. C’est déjà lui qui était aux manettes des soirées Draft, dont StreetPress vous avait parlé. Il a un nouveau concept mais n’a pas assez de cash. Guillaume Thevenot et son équipe – qui gèrent les assoc’ Propagang et Freakshow: – promettent de mettre les 15.000 euros manquant dans l’affaire.
Sauf que tout ne se passe pas comme prévu. Selon Nicolas, un ancien associé de Pierre-Alexandre, ce dernier n’aurait pas tenu ses engagements :
« Dès le départ, P-A a menti à Thevenot : il n’avait pas une thune. Il avait promis d’avancer la moitié des dépenses, il ne l’a jamais fait. L’assoc’ de Thevenot a même dû rembourser des dettes antérieures de Pierre Alexandre pour pouvoir se faire livrer la commande d’alcools. »
Gros sous
Quand Thevenot s’en rend compte, c’est le début d’une longue gué-guerre. L’un pique les clés du lieu, l’autre fait pression avec les contrats. Et quand vient le moment de se partager les bénefs, l’affaire tourne carrément au vinaigre : Thévenot et son équipe assurent ne rien avoir touché sur la soirée. Ils décident de porter plainte pour escroquerie. Pierre-Alexandre assure de son côté que son (ex) associé a empoché les préventes et une partie de la caisse.
Si l’affaire est compliquée à régler, c’est qu’aucun contrat officiel ne lie les deux entités, explique Nicolas :
« Le seul papier sur lequel Thevenot était mentionné était le dossier de sécurité à la préfecture, et il avait le statut de prestataire »
Pour assurer ses arrières, après la première soirée, Thévenot a tout de même déposé la marque Drøm. La page Facebook, jusque-là gérée par P-A, en est la vitrine. Thevenot décide donc de la faire fermer et tant pis pour les milliers de fans perdus. « Sur notre demande, Facebook a supprimé la page existante de Pierre-Alexandre pour qu’on en recrée une », explique Thévenot. Et désormais, à chacun sa page Facebook, et les teuffeurs seront bien gardés: Drom Origin pour Thevenot et Attractive Corp pour P-A.