Un restaurant associatif de Rouen lance un crowdfunding pour financer une usine de pâtes. Le but ? Produire des fusilli made in Notre-Dame-des-Landes et devenir la cantine officielle de la lutte anti-système.
1 Que veulent-ils financer ?
La première production de pâtes 100% alternatives à base de blé en provenance de Notre-Dame des Landes.
L’équipe à l’oeuvre
2 Combien ça coûte ?
6.000 euros : 1.000 pour réaliser des travaux dans leur local, 1.500 pour acheter une machine à pâtes, 3.500 pour un séchoir.
3 A quoi ça sert ?
Se nourrir, nourrir leurs amis, et soutenir tous les projets qui leur tiennent à cœur : des restaurants associatifs, d’autres cantines de luttes, d’autres ZAD… En bref toutes les luttes contre le système économique libre et marchand actuel.
4 Notre contrepartie préférée :
Une invitation à manger des pâtes, boire des bières et refaire le monde du côté de Rouen
5 Les parents du projet, c’est :
Une quinzaine de personnes de 23 à 42 ans dont Camille, 30 ans que nous avons interviewé.
La team « L'usine à pâtes » / Crédits : CC
Comment l’aventure de la Conjuration des Fourneaux a-t-elle démarré ?
Cela fait pas mal de temps que la bande de notre resto associatif se connaît. On s’est rencontrés pendant des mobilisations sociales, comme le CPE. On s’est tous rendu compte que le militantisme était un cadre ennuyeux et décevant. Alors on a décidé de s’organiser autrement politiquement.
Comment est né le projet de L’usine à pâtes ?
Au début, c’était une blague. On voulait produire une quantité considérable de pâtes et aller les distribuer une fois par an en camion. Les pâtes c’est ce qu’on mange le plus. C’est facile à faire et cela se garde indéfiniment. Finalement, on s’est dit que l’on tenait quelque chose. On a formé une équipe et trouvé un local de 35 mètres carrés pour stocker la semoule de blé dur, la machine à pâtes et un séchoir.
D’où vient la semoule ?
Une partie du blé vient de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. On s’est associés au projet Sème ta ZAD qui a permis de planter 14 hectares dont 2 hectares de blé dur pour les pâtes. Cela ne suffit pas et on compte sur d’autres contacts pour nous fournir ce qu’il nous manquera.
Vous pensez produire combien de pâtes ?
On voudrait distribuer 200kg de pâtes par mois, dix mois par an. Un tiers serait vendu dans notre cantine ou chez des producteurs indépendants, un tiers offert aux projets qui nous bottent – comme le rassemblement de Bure contre les déchets radioactifs, un tiers stocké.
Vous voulez concurrencer Panzani ?
(repitw) Acheter nos pâtes, ça reste un geste politique… Donc nous, on ne va pas se substituer à Panzani !