Le truc de Blase, c’est le détournement. A une nature morte du 18e, l’artiste ajoute une ligne de coke. Sur une paisible aquarelle, il peint un maccabée. Toujours ses pinceaux à portée de main, « le faussaire élégant » répond à la caméra de StreetPress.
Gamin, Blase aidait ses parents brocanteurs à vider des baraques pleines de bibelots et de peintures. Au fil des années, ce jeune auvergnat se prend d’amour pour les toiles vieillottes qu’il s’amuse à restaurer. Puis à détourner : « Entre peindre une partie manquante sur un tableau et rajouter des objets qui n’existaient pas, techniquement ça ne fait pas de grand différence. »
Sans jamais ôter la signature de l’auteur, le grand garçon de 33 ans rajoute des détails-chocs sur des peintures chiantes… des signes de gang sur le portrait d’un notable moustachu, ou un gode entre les mains d’une petite fille agenouillée sur un prieur. Son plus grand rêve ? Que dans un siècle une de ses toiles tombe entre les mains d’un historien de l’art :
« Ca me ferait marrer qu’il cherche des explications à la con pour expliquer le tableau. »
Entre son atelier et les murs blancs de la galerie où il expose, on a passé quelques heures avec l’artiste joufflu pour qu’il nous explique les secrets de ce qu’il appelle son « comique visuel ».
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