A 13 ans, il était le héros d’Un indien dans la ville. 20 piges plus tard, ce « chômeur parmi tant d’autres » cherche un taff dans une boîte d’assurance en immobilier et il a des pistes sérieuses.
« J’avoue qu’Enghien c’est loin, mais on a le seul casino d’Ile-de-France et le plus gros d’Europe en termes de recettes ! » lâche fièrement Ludwig, en s’excusant du retard. Pratique pour un ex-champion de poker .
On le retrouve donc à la terrasse d’un café à deux pas de l’Arc de Triomphe. Hyper propre sur lui, faux Stetson et sacoche en bandoulière, il ne cultive à 33 ans aucune ressemblance avec le personnage qui l’a propulsé sur les tapis rouges.
Wakatépé Baboune
Rappelez-vous, Ludwig Briand c’est le petit bonhomme qui jouait Mimi Siku, le fils de Thierry Lhermitte en 1994 dans Un indien dans la ville. Mais si, il avait 13 ans et énervait les Parisiens avec sa tenue légère et son araignée géante ! Les anecdotes sur cette période, il les distille avec parcimonie :
« Thierry était vraiment sympa avec moi : on allait faire du cerf-volant avec sa fille. Une fois, on était sur une colline et il y avait énormément de vent ; le truc était énorme, de la taille des voiles qu’on utilise pour le wind surf, et après une grosse bourrasque on s’est envolés tous les deux. »
« L’indien », c’est comme ça qu’il fait référence au film qui l’a propulsé. A l’époque, alors qu’il court les castings avec ses parents, intermittents du spectacle, le mercredi après-midi, il est repéré et sélectionné pour un autre film. Problème : la directrice de casting insiste pour qu’il se coupe les cheveux, qu’il a jusqu’à la taille :
« En tant que batteur, j’en étais hyper fier, pas question de les couper ! »
Patatras, le rôle lui passe sous le nez. Mais le sort semble tenir à lui offrir son quart d’heure de gloire, ladite directrice se rappelle de lui pour Un indien dans la ville :
« J’ai passé les différentes étapes du casting jusqu’à ce qu’on ne soit plus que deux pour le rôle de Mimi Siku. Et là Hervé [Palud, le réalisateur] décide que c’était moi ou il ne faisait pas le film ! »
Ludwig Briand joue Mimi Siku dans Un Indien dans la ville / Crédits : Allo ciné
Gavroche, bac et cigares
« Je n’ai jamais été people ou bling bling, j’ai les mêmes amis depuis le collège. La seule différence avec mes potes d’alors c’est que j’avais une préceptrice sur le tournage et que j’ai vachement voyagé pour la promo du film. »
Pas « enfant star » pour un sou, le jeune homme semble bien plus enclin à parler de ses nombreuses passions que de son passé. Et n’en déplaise aux puristes, sa carrière démarre avant l’Indien : en 1991, il interprète au théâtre Gavroche dans Les Misérables d’Alain Boublil et Jean-Marc Natel :
« J’aimais vraiment les planches, c’était plus une vocation que le cinéma. Alors que j’étais plutôt balèze en math, c’est grâce à cette pièce que j’ai vraiment appris à aimer la langue française. »
A tel point qu’il finit par passer un bac littéraire option théâtre. La liste des boulots qu’il occupe par la suite est longue comme sa fiche Wikipédia : de l’animation en centre de loisirs à l’expertise en cigare dans les boutiques en duty free de Roissy, l’ex graine de star met les mains dans le cambouis sans faire de chichis.
De temps en temps, il retrouve ses acolytes de l’Indien, comme sur le plateau du Grand Journal de Canal+, ou en privé :
« Je suis pas mal parti en vacances avec Hervé, et Thierry avait encore le numéro de mes parents quand on s’est retrouvés chez Denisot ! Mais là ça fait 2, 3 ans que je ne les ai pas vus. »
Coupé !
Quand Streetpress cherche à le joindre la première fois, il refuse, pas fier : depuis quelques mois, l’ex indien est « un chômeur parmi tant d’autres ». Mais sentant que le vent tourne grâce aux entretiens qu’il a passé entre temps, il finit par se livrer. Juste au moment du 20e anniversaire de la première de l’Indien, le 14 décembre. Arrivant à la fin de ses droits, Ludwig est obligé de se trouver un job stable :
« Et pour l’instant je ne vois pas ça dans le cinéma. »
Pas le temps non plus de remonter sur les planches : entre un entretien d’embauche et un cours de karaté (il compte se lancer dans la compet’ en janvier prochain), il retape lui-même sa maison. Heureusement pour lui, il a continué ses études et grâce à sa maîtrise en droit des contentieux, il peut espérer être embauché dans une boîte d’assurance en immobilier. Pas aussi facile d’impressionner ses potes du collège avec ça.