Marre de voter pour des partis traditionnels ? En Île-de-France, les listes alternatives pullulent pour les élections européennes. Du Parti Pirate à la liste « Cannabis sans frontière », StreetPress fait son crash-test.
Cannabis sans frontières
Dimanche prochain, si vous passez par un bureau de vote, vous pourrez voter « Cannabis sans frontières – Stop la prohibition ». Mais à la condition d’avoir imprimé le bulletin de vote chez vous, car avec son tout petit budget, la liste n’a pas les moyens d’imprimer ses bulletins.
En avril, Farid Ghéhiouèche, le militant de la légalisation aux manettes derrière cette candidature, expliquait à StreetPress bûcher sur la constitution de cinq listes sur les huit circonscriptions que compte la France. Un seuil qui aurait permis aux anti-prohibitionnistes de bénéficier de la campagne officielle et du même temps de parole que l’UMP et le PS. Mais, comme le craignait le vieux routard de l’activisme anti-prohibition, la loi sur la parité a eu raison de ses ambitions, sauf en Île-de-France :
« Mais ça a été in extremis ! On a trouvé la dernière candidature féminine à 17h30 le 2 mai, date butoir de dépôt des listes. »
Le Parti Pirate
Parmi les 31 listes en course pour les européennes d’Île-de-France, vous pourrez apercevoir le drapeau du Parti pirate. Il flotte par ailleurs dans les 27 pays de l’Union : « nous sommes un parti européen, avec un programme commun », explique Véronique Vermorel, la tête de liste.
Si les pirates allemands rassemblent aujourd’hui plus de 21.000 adhérents, leurs homologues français sont beaucoup plus modestes : « environ 700 dans l’Hexagone, dont 250 en île-de-France. » Pour leur première candidature européenne, ils ont toutefois réussi à présenter six listes pour la France. « Une victoire ! », affirme Véronique.
Les Indignados
Derrière les listes « Démocratie Réelle » se cachent les Indignés. Ceux même qui se soulevaient en 2011 pour dénoncer les conséquences de la crise économique et affirmer leur désaveu du personnel politique. C’est sans programme et sans parti qu’ils se présentent aujourd’hui aux élections européennes avec cinq listes.
« Nous avons fait le choix de ne pas former de parti, pour des raisons liées au fonctionnement nécessairement pyramidal d’un parti. Nous sommes des listes indépendantes », explique Quentin Grimaud, un des portes paroles du mouvement. Cet informaticien a rejoint les Indignés lors de ses années fac. A 25 ans, il est à présent inscrit sur la liste Île-de-France.
Les citoyens du vote blanc
Parmi les votants de ce dimanche, il y aura ceux qui voteront pour la liste de leur choix, et ceux qui voteront blanc. Mais aussi ceux qui voteront pour… les candidats du vote blanc. Depuis février, le vote blanc est reconnu. Stéphane Guyot, tête de liste « Citoyens du Vote Blanc » pour l’Ile-de-France, n’y voit aucun paradoxe. Il rappelle que la nouvelle loi n’intègre toujours pas les votes blancs aux suffrages exprimés, et ne fait que les distinguer des votes nuls :
« La loi se contente de faire la différence entre une erreur de manipulation et l’expression d’un avis ! »
Pour « donner la possibilité aux citoyens d’exprimer leur désaccord avec les choix qu’on leur laisse », ces listes citoyennes au programme minimaliste partent à l’assaut de 6 des 8 circonscriptions, et de la campagne audiovisuelle. Le tout « sans un rond ».