Mercredi 8 décembre s'ouvre le procès de 14 membres de la dictature chilienne, soupçonnés d'être à l'origine de la disparition de 4 franco-chiliens. Les parties civiles sont dans les starting blocks.
La Cour d’Assises de Paris accueille ce mercredi 8 décembre le procès de 14 membres et collaborateurs de la dictature chilienne. Ils sont accusés d’avoir arrêté, séquestré et torturé quatre militants franco-chiliens entre 1973 et 1979. Le procès est prévu pour durer jusqu’au 17 décembre 2010.
Manifestation des associations devant le Palais de Justice
Si les accusés ne seront pas présents, l’association France Amérique Latine qui s’est constituée partie civile, organise une manifestation à 11h place Saint Michel (Paris) pour « assurer une présence politique et informer sur les enjeux de ce procès», explique Renata Molina, membre du bureau national de l’association et vice-présidente de l’association des ex-prisonniers politiques chiliens en France.
Pour Molina, les 4 franco-chiliens « n’ont pas disparu parce qu’ils jouaient aux billes ; mais parce que c’étaient des militants politiques qui ont fait l’objet d’une persécution dans le cadre d’une dictature ».
Un procès en l’absence des accusés
Sur les 19 accusés, 5 sont décédés, dont le Général Pinochet en 2006. Les 14 autres sont pour la plupart âgés et le Chili n’a pas autorisé leur extradition.
Le procès se déroulera donc en leur absence. « Il n’est pas question de se leurrer. Le verdict ne comportera certainement pas de peine de prison. Mais en tant que partie civile, nous espérons qu’au moins, ils recevront un mandat d’arrêt international et ne pourront plus quitter leur pays », précise Renata. « Le procès en lui-même est déjà une victoire. Cela fait 12 ans que nous l’attendions » ajoute-t-elle.
Quoique ait été leur fonction précise, les 14 accusés faisaient tous partie de la dictature instaurée par Pinochet après son coup d’Etat, car ils « incarnent tous des échelons du mécanisme de répression ».
Le procès qui s’ouvre demain, représente la troisième action internationale menée contre les responsables d’un terrorisme d’Etat.
Renata Molina s’en réjouit : « Ce procès revêt une valeur historique, symbolique et universelle. Ce que fait la France, le Chili ne le fait pas ».
Rappel des faits
11 septembre1973 : Coup d’Etat du général Pinochet contre Salvador Allende
Entre 1973 et 1979 : Disparition et séquestration avec torture de 4 franco-chiliens : Alfonso Chanfreau, Jean-Yves Claudet, Georges Klein et Etienne Pesle
16 octobre 1998 : Pinochet est arrêté dans une clinique de Londres
Octobre – novembre 1998 : Dépôt de plaintes, en France, des familles pour les cas de disparition des victimes franco-chiliennes
Février 2008 : Report sin die du procès devant la Cour d’Assises de Paris
8 au 17 décembre 2010 : Procès devant la Cour d’Assises de Paris.
L’invitation à manifester de France Amérique Latine, c’est ici
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