Le préfet de Paris avait, par arrêté, interdit la consommation d'alcool dans la rue après 16h. Une assoc' de riverains a contesté devant la justice le document. Et victoire, on a à nouveau le droit de picoler. Aujourd'hui, ils appellent au dialogue.
Monsieur le préfet,
En 2011 vous décidiez d’interdire la consommation d’alcool entre 16 h et 7h du matin sur la Butte-aux-Cailles, et la vente à emporter à partir de 22h30. Déguster un verre de vin au coin de nos rues, en profitant des derniers rayons de soleil, ne nous semblait pas bien méchant. Mais pour vous, c’était « source de nuisance » et même pire, à l’origine « d’actes de violence ».
Lobby Pourtant les anciens de ce quartier se souviennent d’un temps où les rues du 13e étaient bien plus risquées qu’aujourd’hui. Bien-sûr quelques riverains réclamaient cette décision. Une petite troupe, plus passionnée par la métrique des terrasses des cafés (un barman a même du gratter son mur d’un cm, pour rentrer dans les clous !), que par la vie de notre quartier. Mais ce petit lobby, même s’il a droit à la tranquillité, ne peut, en harcelant les autorités de courriers et les commerçants de procédures, dicter ses règles à tous les autres. Notre association rassemble d’autres riverains, attachés à l’âme de ce quartier, ouverts au dialogue ; elle est au moins aussi représentative qu’une autre !
Nous avons voulu, nous aussi, réagir : nous avons décidé de contester l’arrêté devant le tribunal administratif. Et la cour nous a donné raison. Pas pour nous faire plaisir ! Ce n’est pas vraiment leur genre. Mais bien parce que les faits nous donnaient raison. Non, la violence n’a pas explosé sur la butte aux cailles, on est bien loin de vivre un remake d’Orange Mécanique rue des 5 diamants… Et même si notre quartier est bien vivant, il est loin d’être le plus bruyant de Paris.
Champagne ! Nous pourrions crier victoire et même déboucher le champagne… sur la voie publique ! Mais ce serait une provocation inutile. Et comme dit l’adage « A quelque chose, malheur est bon » : face à cet arrêté, chacun a dû prendre ses responsabilités, s’organiser, se regrouper. Aujourd’hui nous avons une assoc’ de commerçants active, des riverains qui se parlent. Depuis juillet 2012, plusieurs fois par an nous nous retrouvons à la même table, avec les policiers et la mairie du 13e pour dialoguer et faire le point ; nous avons le sentiment que le débat avance.
C’est dans cet esprit que nous espérons poursuivre ! Et plus largement nous espérons qu’ailleurs dans Paris, là où ces enjeux reviennent, vous privilégierez le dialogue à la prohibition.
Si j’osais je vous inviterais bien à déguster un verre sous les derniers rayons de ce soleil printanier !
bqhidden. Nous pourrions crier victoire et même déboucher le champagne… sur la voie publique !
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