Infos pratiques, smoke test, avis de la rédac: StreetPress passe au crash-test deux « supermarchés de la drogue » de la petite couronne. Tu seras prévenu si tu chopes du shit de merde ou si tu rencontres un camion de CRS les poches pleines de beuh.
Cité Emile Cordon à Saint-Ouen
La cité Emile Cordon est derrière un cimetière / Crédits : Flick'r CC
1 Infos pratiques
Où: Derrière la mairie de Saint-Ouen dans une petite cité
Temps pour pécho (métro à métro): 14 minutes depuis la station Mairie de Saint-Ouen
Les choix: Beuh et shit (moins souvent) en pochons et barrettes de 20 euros
Quantité: 2,1 grammes pour notre pochon de beuh . Le shit on l’a perdu avant de le peser et les deux fois où on est retourné à la cité, il n’y avait que de l’herbe .
Horaires d’ouvertures: “7 jours sur 7, toute la journée” dixit le dealer encagoulé
Sécurité: Impec’. Une équipe d’une dizaine de guetteurs disséminés autour de la cité jouent les agents de sécurité et indiquent discrètement le chemin à suivre. (Oui, oui c’est bien à vous que parle ce jeune à capuche quand il murmure “Escalier 3, escalier 3” en regardant ses baskets).
MAP La pointeuse, c'est où ?
Présence policière: Attention, ça grouille de camions de CRS stationnés autour de la cité (voir ci-dessous). On s’en plaint au dealer qui sourit l’air de dire « c’est ton problème ». Ne comptez par sur lui pour vous donner une astuce pour quitter la cité discrètement.
Accueil: Informel comme dans un McDonald. Ici tout le monde se masque le visage et les conversations sont limitées au strict minimum: “Tu veux quoi ?”, “Sors par la gauche”,“C’est bon”.
Accès handicapé: Non, il faut monter les deux premiers étages de la cage d’escalier
Parking: Possibilité de se garer à quelques mètres du local. Et les guetteurs veillent à ce qu’aucun vol d’autoradio n’attire l’attention de la police.
Y aller avec ses enfants ? L’air de jeux en face du local ravira vos petits. Demandez à un guetteur de jeter un œil sur eux pendant vos courses.
2 L’avis de la redac
On a kiffé:
> La cagoule de motard du dealer
> La file d’attente de clients qui conforte le sentiment de sécurité
> Être un peu comme dans The Wire avec tout ces guetteurs cagoulés
On a moins aimé:
> Avoir l’impression d’être au collège: le dealer à cagoule n’a pas encore mué et les clients croisés dans les escaliers ont maximum 15 ans
> La forte présence policière qui rend parano
> Les mamans avec leurs poussettes en nombre dans la cité en fin d’après-midi… On se sent un peu con à alimenter le trafic
3 Le smoke test
L’avis de Raph: « Ca c’est de la Haze, de l’hydro. C’est plus que correct. J’ai croqué dedans, et pas de bouts de verre. Rien ! »
L’avis d’Alex: « Elle a un goût poivré. J’dirais que c’est de la Orange Bud, elle a la même odeur de chiotte. Elle est bonne »
L’avis de Timothée: « Ça me rappelle le beurre de Marrakech »
Alex a découvert la drogue sur le tard, à 25 ans lors d’un séjour au Congo. Élevé à l’herbe naturelle, il est passé avec son retour en France au shit et à l’hydro. A 38 ans il fume 2 joints par jour. C’est le papa du panel.
Timothée fume depuis ses 15 ans, avec une préférence pour le hashich. Depuis qu’il est dans la vie active, il fume même plus que dans son adolescence. Mais ça varie: « Quand j’ai pas de taf, je ne fume pas, car je suis en bad ». Qui a dit que la fumette était un truc de chômeur ?