Sur StreetPress le batteur Dave McClain confesse que Machine Head l'a joué « plus intime que jamais » avec le dernier album Unto The Locust - ils font même chanter leurs gosses. Bien loin de The Blackening ?
Bon anniversaire, Machine Head !
Merci beaucoup !
Quel effet cela fait-il d’avoir vingt ans ?
Wow ! C’est étrange en tant que groupe. Nous ne pensions pas être à ce niveau quand nous avons commencé, même si c’est ce que nous voulions. Et plus encore après avoir traversé ce que nous avons traversé. C’est un peu le rêve de tous ceux qui commencent à jouer de la musique un jour. Être au sommet actuellement, là où nous en sommes, tout ce succès, c’est vraiment génial. Nous jouons encore, nous faisons ce que nous aimons… C’est bizarre, tu vois : il y a vingt ans, nous ouvrions pour des groupes qui n’existent même plus aujourd’hui, et nous sommes toujours là, plus forts que jamais. Donc c’est vraiment un super sentiment d’avoir vingt ans !
L’interview en intégralité est sur “Kiblind”:http://www.kiblind.com/Kiblind/pa1.html
Aujourd’hui, vous avez un nouvel album qui vient de paraître, Unto The Locust. Quelles sont les principales thématiques développées ?
Ce disque est complètement différent de ce qui était traité dans The Blackening. Il y a un tel écart entre les deux. Je crois que The Blackening était plus influencé par le contexte, un tas de choses qui se passaient sur le plan politique, sur ce qu’étaient les États-Unis en tant que pays, et comment tout ça nous rendait malheureux et énervés. Maintenant, il y a une approche plus personnelle sur ce disque, un peu plus de fiction également, avec I Am Hell entre autres. Mais d’une certaine façon, ce sont des éléments plus intimes, plus que nous ne l’avions jamais fait auparavant; une chanson comme Darkness Within décrit comment la musique a sauvé la vie de Rob [Flynn, chanteur, guitariste et fondateur du groupe, ndlr] et comment elle a toujours été là ; l’amour pour la musique a toujours été là, c’est la seule constante pour tous les membres du groupe. C’est une chose qui s’approche quasiment de la religion. Définitivement, il y a beaucoup d’implication personnelle sur ce disque.
Loctus – Machine Head
J’imagine que c’est une question à laquelle vous avez beaucoup répondu avant, mais je dois la poser : y avait-il beaucoup de pression pour cet album après le succès de The Blackening, considéré comme le meilleur album de la décennie passée ?
Oh, nous n’avons jamais répondu à cette question avant ! Je n’irai pas jusqu’à dire que c’était de la pression. D’une certaine façon, il y a toujours de la pression quand tu écris de nouvelles chansons mais au final, il y avait davantage d’excitation : entrer dans notre local, dans le studio, commencer l’ensemble du processus d’écriture… Nous avons tourné avec The Blackening très longtemps – presque trois ans – au point que nous étions presque prêts à le laisser derrière nous et avancer, puis il y a eu de nouvelles négociations pour tourner… et nous nous sommes dit « stop ! Nous devons avancer, nous devons commencer à écrire un nouvel album ». C’était cool, et très rafraîchissant car nous ne savions pas ce que nous allions faire : nous ne nous sommes pas assis pour discuter de quoi que ce soit, mais nous savions que nous voulions retourner en studio et éviter de refaire The Blackening. Rob et moi sommes allés dans le local de répétition – la première chanson que nous avons écrite est This Is The End… une chanson très dure à jouer pour nous à cette époque, c’était comme repousser nos limites, tu vois. Et ça a donné le ton pour le reste de l’album, où nous allions.
L’amour pour la musique a toujours été là, c’est la seule constante pour tous les membres du groupe
Techniquement, vous avez davantage de guitare classique, vous avez le Quartet Rouge qui joue sur trois des sept chansons, il y a plus d’harmonie, vous avez ces enfants qui chantent sur Who We Are etc. Était-ce dur de mixer tout ça et de les faire fonctionner ?
Tout ça est venu très naturellement finalement. This Is The End commence avec cette sorte d’introduction classique. Je ne sais pas ce qui s’est passé mais Rob était vraiment à fond avec la guitare classique… Nous avons juste commencé à travailler avec tout ça. Tu vois, amener un quartet pour composer des chansons était vraiment cool ; au début, nous les avions appelés pour faire une chanson complètement différente qui finalement n’est même pas sur l’album puis Rob s’est mis à les faire jouer sur d’autres chansons et tout fonctionnait bien. C’était vraiment cool.
Maintenant, la chanson avec les mômes… Rob écoute beaucoup les Pink Floyd et la chanson The Wall l’obsédait; il me disait : « mec, ça me donne la chaire de poule » puis on a fait la démo et là « j’entends des enfants pour l’introduction, mec ! » Donc il est allé au studio, il a pris ses enfants, le gosse de Phil [Demmel, guitariste], et les enfants de notre ingénieur Juan Urteaga… et l’ensemble marche bien !
Machine Head – I am Hell
On est d’accord pour dire que c’est un album complètement différent. Cependant, il y a définitivement un son Machine Head. Comment le définirais-tu ?
Je… Tu vois… Je veux dire… Euh… Je ne sais pas ! C’est juste ça ! C’est comme nos empreintes digitales. Nous nous rassemblons juste et nous faisons ce que nous faisons. Nous avons la même formation sur les trois derniers albums, et ça n’était jamais arrivé avant, donc nous avons été capables de progresser en tant qu’unité et c’est vraiment cool. Passer de Through The Ashes [Of Empires – 2004] à The Blackening et aujourd’hui Unto The Locust marque vraiment une progression. Nous avons le sentiment que nous pouvons faire ce que l’on veut et aller où l’on veut. Nous avons cette liberté, c’est l’une des choses principales.
Il y a une chose à propos de Machine Head, c’est votre capacité à composer des classiques du Metal, à l’instar de la majorité de vos open tracks. En avez-vous conscience quand vous écrivez ? Vous dites-vous «O.K. les mecs, écrivons un putain d’hymne !» ?
Ahaha ! Je crois que d’une certaine façon, oui… Quand nous écrivons, nous n’avons jamais la chanson qui ouvrira l’album, comme Imperium ou Clenching The Fists Of Dissent ou Davidian ou quoi que ce soit, tu sais. Mais quand tu écris, tu vois quel type de chanson il y aura et où tu vas, et parfois, comme sur Through The Ashes, Imperium était la dernière chanson écrite… Durant tout l’enregistrement, nous nous disions « mec, avec quelle chanson allons-nous ouvrir ? » et on ne le savait pas. Puis Imperium est arrivée et nous nous sommes dit « c’est bon ». Cette fois-ci, Rob est arrivé avec I Am Hell : « et voilà ! C’est la chanson qui ouvrira l’album ! »
Maintenant, vous avez beaucoup de classiques. Beaucoup d’entre elles dépassent les six minutes. Est-ce difficile de faire la set list avant le concert ?
Oui !
1994: Burn My Eyes
1996: Dave McClain remplace Chris Kontos (batterie)
2004: Through The Ashes Of Empires – arrivée de Phil Demmel (guitare) et renouveau de MH
2007: The Blackening, album de la décennie selon le magazine Metal Hammer
2011: Unto The Locust
Il y a vingt ans, nous ouvrions pour des groupes qui n’existent même plus aujourd’hui
Surtout si vous jouez une heure…
Ouais… Bien sûr, c’est évidemment plus simple quand nous sommes en tête d’affiche. C’est plus délicat quand nous tournons avec Metallica et que nous avons une demi-heure. Nous sommes là : « putain ! » Halo, d’accord, c’est déjà la moitié du set. Halo, Davidian, Imperium et nous avons fini. Donc oui, ça devient dur. Mais en jouant 1h45 ou deux heures, nous pouvons vraiment faire ce que l’on veut, nous avons trouvé le set que nous pensons bon, qui balaie tous les albums efficacement, cinq chansons par ci, une autre par là…
Pensez-vous tourner autant avec cet album que vous l’avez fait avec The Blackening ?
Oui. Mais nous ne commençons jamais par planifier ce type de tournées qui durent trois ans. C’était comme un effet boule de neige. Aujourd’hui, tout est programmé pour un an. Nous verrons bien. Potentiellement, nous pouvons tourner pendant deux ans au moins avec cet album.
Vous étiez en Amérique du Sud avant d’arriver en Europe. Comment était-ce ?
C’était de la tuerie. C’était notre première fois au Brésil, c’était vraiment cool.
“Robert Flynn et Phil Demmel”:http://assets.streetpress.com/system/files/13751/original/machine-head-small.jpg?1323194975
Potentiellement, nous pouvons tourner pendant deux ans au moins avec cet album
Avec Sepultura…
Oui, avec ces mecs, de très bons amis. Puis ensuite au Chili et en Argentine. Ces concerts étaient déments, mec ! Bien plus qu’au Brésil. On nous avait dit que le Brésil était fou, São Paulo était un super concert mais une fois que nous sommes arrivés au Chili puis en Argentine, c’était juste… juste… barré. Nous sommes pressés d’y retourner.
C’était d’ailleurs l’une de mes questions : quels sont les fans les plus fous ? J’ai vu des concerts en Argentine, de loin les plus déments que j’ai fait
Ils sont déments, complètement barrés ! Nous sommes allés en Espagne et au Portugal, c’est un peu pareil. Putain, mec, ces concerts… [rires]. C’était incroyable ! Le Portugal est définitivement sur le podium, avec le Chili et l’Argentine.
Un dernier mot à ajouter ?
Nope ! Ahaha
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