L'histoire débute en décembre 2008 quand 60 universitaires s'alarment d'un colloque parrainé par la Fondation Sasakawa, du nom d'un "criminel de guerre" japonais, écrivent-ils.
Le casting
A ma droite : la Fondation Franco-Japonaise Sasakawa. A ma gauche, Karoline Postel-Vinay, directrice de recherche au Ceri, spécialiste de l’épistémologie des relations internationales et du contentieux Japon-Chine.
Le genre
Un bon film de Yakuzas
Le décor
La 17e chambre de la presse du tribunal de Paris
L’intrigue
Scène 1 Décembre 2008 : le coup de gueule de KPV et de 60 universitaires
Karoline Postel-Vinay alerte ses collègues à quelques jours d’un colloque sur l’histoire des relations franco-japonaises parrainné par la Fondation Sasakawa. Elle envoie un mail « Sasakawa, un criminel de guerre pour célébrer 150 ans de diplomatie franco-japonaise ? » . Avec une soixantaine d’autres universitaires japonologues et sinologues, elle demande au ministère français des affaires étrangères de retirer son parrainage du colloque. Il est vrai que la biographie de Ryoichi Sasakawa est sans appel : entre mafia et extrême droite nipponne celui qui aimait se faire appeler « le fasciste le plus riche du monde », selon le magazine américain Time , pèsent aussi sur l’homme de lourds soupçons de crimes de guerre.
Scène 2 Mars 2009 : la plainte de la Fondation Sasakawa
Karine Postel-Vinay est assignée, à la demande de la Fondation franco-japonaise Sasakawa, pour diffamation. La fondation réclame 15.000 euros à la chercheuse. Le procès se tiendra en juin 2010.
Scène 3 22 septembre 2010 : la fondation condamnée
Verdict : la Fondation Sasakawa, qui avait porté plainte, est condamnée aux dépens à verser 5.000 euros à Karoline Postel-Vinay.
Scène 4 22 septembre : coup de théâtre, la fondation crie victoire
Dans un communiqué de presse qui paraît le même jour, la Fondation Sasakawa se félicite : « les allégations de Mme Karoline Postel-Vinay jugées diffamatoires », titre le communiqué, qui poursuit : « Le Tribunal a reconnu le caractère diffamatoire de trois des cinq allégations de Madame Karoline Postel-Vinay ».
Karoline Postel-Vinay réplique à la Fondation qui publie son courrier sur son site, mais maintient ses positions dans un courrier mis en ligne 2 jours plus tard.
Secrets de tournage
Dans son jugement, la 17e chambre a estimé que les auteurs des propos
litigieux « avaient suffisament d’éléments pour évoquer “le nom d’un criminel
de guerre de rang A“ » :
Source: Johan Weisz | StreetPress
Crédit photo: Pnuao Wikicommons