20/09/2010

Les 8 commandements du jeune tatoué

Le 4e Tattoo Art Fest ou comment se faire tatouer un portrait de Bernadette Chirac sur la musique de Marilyn Manson

Par Sébastien

StreetPress était  au 4e Tattoo Art Fest qui vient de s'achever à la Halle Freyssinet. Entre grosses bécanes, strip-teases et poussettes, on vous livre les codes pour réussir votre week-end d'intégration. 

1. Ta Harley tu amèneras

Les Hell’s Angels et leurs Harley monstrueuses sont bien évidement au rendez-vous. Pourtant, ils étaient moins nombreux qu’à l’habitude, et tous rassemblés sur un l’étage pour vendre tee-shirts et blousons siglés du célèbre crâne ailé. Business is business. Hé oui, c’est comme tout, l’image du gros motard barbu arborant ses aigles et sa Harley avec des bras boursouflés tend à s’essouffler.

2. Ton rejeton tu recruteras

En dessous du stand des Hell’s, tatoués et curieux se pressent dans les allées, accompagnés de madame, et surtout d’enfants. Aujourd’hui, on visite le Tattoo Art Fest en famille, et on en est fier. D’ailleurs, certains des 168 tatoueurs présents au festival étaient venus avec les rejetons, qui regardaient patiemment papa ou maman faire des petits trous dans la peau des « courageux ».

3. Les jolis tatouages tu regarderas

On parle là de vrais courageux. Car au-delà de la douleur, les volontaires à « l’encrage » n’hésitent pas à faire tomber la veste ou le pantalon devant les passants agglutinés sur les stands. Ici, on exhibe crânement ses tattoos. D’ailleurs, on constate avec amusement qu’il y a plus de monde lorsqu’un artiste est en train de tatouer une cliente qu’un client. Et plus particulièrement lorsqu’elle a un physique agréable, et que le dessin prend place sous le nombril ou juste au-dessus de la poitrine. Allez savoir pourquoi…

4. Un portrait de Bernadette Chirac tu te tatoueras

Si certains artistes attirent pas mal de monde et semblent bien partis pour tatouer toute la journée, d’autres paraissaient moins chanceux (moins talentueux ?) et attendent qu’on vienne voir leurs books ou discuter le bout de gras avec eux. Parmi les plus courus, on note par exemple les belges de La Boucherie moderne ou les Parisiens de Migoii, qui monopolisaient toute une allée. Ou encore le stand de Dimitri HK, tatoueur de Saint-Germain en Laye occupé à piquer un portrait de Bernadette Chirac sur un mollet. La grande classe.

5. La Rock and roll attitude tu auras

Plus loin, un Néo-Zélandais travaille un client à l’ancienne, c’est-à-dire à l’aiguille et au petit bâton (qui fait office de marteau). A la tête du volontaire, on devine aisément que la méthode n’est pas forcément moins douloureuse… Sur les tables, à côté des encres et des dermographes, les rouleaux de papier absorbant trônent fièrement ( Sopalin devrait songer à sponsoriser l’événement)… Tout cela au son des riffs assourdissants de Chris Cornell ou de Marilyn Manson, mais surtout sous le bourdonnement perpétuel des dermographes en action. Complètement rock !

6. Dans une ambiance sympa tu déambuleras

L’ambiance est cool, détendue et bon enfant. Un peu plus loin, juste avant d’arriver à la sortie, on tombe sur des vendeurs de matos et d’encres, de pommades de soin, de fringues liées de près ou de loin à l’univers du tattoo, mais aussi de piercings. Des bijoux, mais pas d’actes, pour des raisons évidentes d’hygiène. A l’extérieur, plusieurs modules ont été installés pour le BMX. Les kids à casquette s’en donnent à cœur joie, sous le regard des visiteurs du salon, qui en profitent pour venir en griller une au soleil.

7. Ton image tu immortaliseras

Les visiteurs discutent tous entre eux, comparent leurs tatouages et se laissent shooter par les nombreux apprentis photographes présents. Là encore, ce sont ces dames qui ont le plus de succès, loin devant quelques Latinos qu’on dirait tout droit sortis d’un GTA ou de South Central. On aurait bien aimé engager la conversation, mais à leurs regards, on comprend sans peine le peu d’affection qu’ils portent aux objectifs et aux dictaphones…

8. L’année prochaine tu reviendras

Il est loin le temps où les organisateurs galéraient pour dénicher un endroit où installer la convention. « En 2007, pour la première édition, quand je demandais à voir une salle, les mecs me posaient des questions bizarres. Aujourd’hui, ce sont eux qui viennent me voir pour me faire visiter des lieux. » raconte Laurent Agneessens, l’organisateur de la manifestation. Il faut dire que le succès est chaque année au rendez-vous, et ce, sans aucune aide ou subvention de la Mairie de Paris ou du Ministère de la culture, qui avaient snobé le Tattoo Art Fest à son démarrage. « Cette année, je n’ai même pas demandé, mais même pas grave ! » s’amuse Laurent, qui a sans doute déjà l’édition 2011 en tête.

L’album photo du Tattoo Art Fest

Source: Sébastien | StreetPress

Crédits Photos : Jean-Baptiste Hermann pour StreetPress