Jeudi 21 Juillet
Un petit coup d’autostop et hop, me voilà au cœur du campement, à Tel-Aviv, sur le boulevard Rothschild. Je tombe sur un ami astrologue et kabbaliste. Il est surexcité et me raconte qu’il occupe déjà le rôle de responsable des relations presse (qu’il ne tiendra pas longtemps, mais bon). Il m’annonce que la révolution spirituelle est en marche, que ce n’est que le début, et que je devrais lui donner un coup de main. Je décline la proposition et continue ma visite. Je croise des religieux, des communistes, des hippies, des étudiants… Welcome in Israël.
Je découvre les « sessions mégaphones » : des prises de paroles démocratiques, où chacun peut prendre le mic : Un qui propose d’organiser une manifestation tel jour et l’autre qui fait la liste de ses solutions à la crise du logement. C’est la démocratie les amis.
Samedi 23 Juillet
Il y a de plus en plus de tentes. Tout le monde se prépare pour la manifestation du soir, quelques 10.000 personnes s’apprêtent à manifester. Tous les médias couvriront l’événement.
Mardi 26 Juillet
Une copine m’appelle pour installer sa tente, je vais l’aider. Il y a de plus en plus de monde. Je tombe d’abord sur un religieux qui m’explique le lien entre le problème du logement et la Torah. Le Mouvement étudiant organise une conférence de presse improvisée.
div(border). Les indignés de Tel-Aviv
Mi-juillet, 7 jeunes se retrouvent via Facebook et décident de planter leurs tentes pour protester contre la hausse des loyers (jusqu’à 40 % en 3 ans dans le nord et le sud du pays). Au-delà des revendications précises, comme le fait que l’Etat vende des terres pour faire baisser les prix de l’immobilier, c’est un sentiment de ras-le-bol général, qu’il n’y a pas d’avenir en Israël. 150.000 personnes ont manifesté dans tout le pays samedi 30 juillet.
Ce soir-là, le long du boulevard, des dizaines de spectacles : troupes de théâtre, rabbins nahmans qui dansent, des concerts de musique de chambre, des cours de samba, du cirque ou de l’impro. Tel-Aviv, n’est pas la capitale culturelle pour rien.
Jeudi 28 Juillet
Ca y’est, le boulevard Rothschild s’est transformé en Woodstock sous les palmiers. Plus de joints que de cigarettes, un cinéma en plein air. Chacun est locataire de Rothschild pour pas un rond.
Je tombe d’abord sur un religieux qui m’explique le lien entre le problème du logement et la Torah
Le lendemain à 5h du matin, je tombe sur un stand de fées clochette à personnaliser. Mon pote et moi nous mettons au travail pour pondre 2 magnifiques fées.
Les clochards ont aussi rejoint le mouvement et commencent à s’installer sur Rothschild.
Vendredi 29 Juillet
Aujourd’hui, c’est vendredi. Je fais la queue pour le dîner de Shabbat. On me sert une grosse assiette bien garnie et je retrouve mon ami astrologue, encore plus enthousiaste et bourré que la semaine dernière. Il me raconte que la révolution est en marche, qu’il n’avait pas vu ça depuis 1990, et que je devrais vraiment l’aider à aller à la Knesset… Je refuse encore une fois et je pars me balader sur le boulevard. 200 mètres plus loin, des chants à la guitare. On me propose des bières et des glaces. Un mec apporte des popcorns et on chante pendant une bonne heure.
div(border). Un contexte social compliqué
Le mouvement actuel arrive après plusieurs protestations contre « la vie chère », notamment un boycott du cottage : le prix de ce fromage a doublé depuis qu’il n’est plus contrôlé par l’Etat. De la même manière, les médecins sont en grève depuis plusieurs mois : Les internes réclament « un salaire plus élevé qu’un vendeur chez Burger Ranch (le mc do local, ndlr) ». Le gouvernement Netanyahou, qui prône une réduction de la dépense publique est de plus en plus mis en difficulté.
Samedi 30 Juillet
J’arrive à la fin de la manif’. Les médias annoncent que plus de 150.000 indignés ont manifesté dans tout le pays. Un défilé qui ressemblait à ça :
Je tombe sur un ami astrologue et kabbaliste. Il est surexcité et me raconte qu’il occupe déjà le rôle de responsable des relations presse
Dimanche 31 Juillet
Les médias annoncent que 80% des Israéliens soutiennent le mouvement. Le premier ministre annonce qu’il va faire des efforts, promet plus de logements sociaux et des chambres dans les cités universitaires. Pendant ce temps, la centrale syndicale historique rejoint le mouvement, avec des grèves générales dans beaucoup de municipalités. La semaine qui vient s’annonce chaude.
80% des Israéliens soutiennent le mouvement
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