1. Les faits:
Suite à la mort d’un jeune vendéen de 21 ans dans la nuit de mercredi dernier en marge d’un « apéro géant Facebook à Nantes », les politiques français n’ont pas manqué de réagir, à tel point que Brice Hortefeux a organisé mercredi une réunion de travail sur les « Apéros Géants Facebook ».
2. Le background:
Les hommes et femmes politiques français se sont pour la plupart offusqués des apéros Facebook, jugeant les mœurs éthyliques des jeunes français de « glauques et de lamentables », pour reprendre l’expression de Jean-Marc Ayrault, maire PS de Nantes.
Nathalie Kosciusko-Morizet et Xavier Ronsin, procureurs de la République, n’avaient pas hésité à comparer les rassemblements Facebook « aux Raves des années 1990 », et Jean-François Copé avait parlé de « sujet national » ce qui a conduit Brice Hortefeux à lancer la « réunion de travail » d’aujourd’hui.
Pourtant l’apéro, c’est une tradition bien de chez nous, en accord avec l’idéal d’identité nationale. Pour preuve il y a même une buvette à l’Assemblée Nationale, où les députés, quelque soit l’heure, peuvent s’adonner au combo pastis-cacahuètes.
Jacques Myard en plein coma élitique
3. La question de StreetPress :
Par soucis d’équité et pour montrer l’exemple: faut-il supprimer les apéros géants de la buvette de l’Assemblée Nationale ?
4. La réponse des députés :
« Que ce soit à la buvette de l’Assemblée Nationale, chez soi ou au bistrot, l’apéritif c’est une des libertés fondamentales des gaulois. Donc le jour où vous l’interdirez, vous aurez affaire à moi!» Le ton est donné par Jacques Myard, député UMP des Yvelines, qui ne veut pas qu’on touche à son Pastis.
Le député Nouveau Centre du Loire et Cher, Maurice Leroy, récuse les accusations d’apéros géants à la buvette de l’Assemblée Nationale à cause de problèmes techniques: « On ne peut pas faire un apéro géant mais un apéro riquiqui à la buvette de l’Assemblée Nationale (…) on a déjà du mal à avoir un siège ».
Est-ce à dire que les places sont chères pour avoir droit à son Courvoisier avant la séance? Lionnel Luca avoue « en connaitre qui trinquaient énormément et qui finissaient avec la gueule de bois mais sans jamais finir dans un coma éthylique ».
On laisse le mot de la fin à Jacques Myard: « Tout est poison, rien n’est poison, tout est affaire de mesure. Il faut éviter les dérives de ceux qui vont boire jusqu’au coma… élitique. » Le coma élitique ? Le coma des élites sans doute…
Source: Marine Selles et Benjamin Farhat | StreetPress
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