« J'ai pas honte de le dire, Internet a sauvé ma vie sociale »

Un midi, à Paris, une sortie de Monoprix. Une heure de trouvée dans l’emploi du temps chargé de Solène. « Je travaille beaucoup et je sors quasi tous les soirs. Pas pour toute la nuit, mais souvent pour aller boire quelques verres avec des potes. » À 32 ans, Solène a déjà eu plusieurs vies sentimentales : une de dix ans, d’abord ; une autre d’un an et demi. Les deux histoires n’ont rien de similaire, si ce n’est que dans les deux cas, Solène s’était projetée, avait pensé au mariage et aux enfants, sans que cela aboutisse. Aujourd’hui, elle cherche quelqu’un qui lui donnera « envie d’annuler toutes [ses] soirées. » Huitième de notre série, Solène a accepté de nous raconter son quotidien de célibataire.

Depuis combien de temps t’es célibataire ? Depuis un an et demi… J’ai quand même eu quelques histoires (assez foireuses) d’un soir, mais rien d’intéressant.

Avant, pour te faire la petite chronologie, j’ai eu deux histoires : une qui a duré dix ans, une autre un an et demi. Celui avec qui je suis restée 10 ans, je pensais vraiment que c’était l’homme de ma vie, on avait acheté un appart, on était un couple rangé. Et puis à 28 ans, je me suis retrouvée seule. Ma deuxième histoire, c’était un an et demi plus tard. Avec lui-aussi, je m’étais beaucoup projetée : on avait envisagé le mariage, on habitait l’un chez l’autre en permanence, c’était une relation assez passionnelle. Ça s’est terminé y’a un an et demi. La grosse claque. C’est comme s’il avait tiré alors que j’étais en plein envol. Honnêtement, ça fait seulement 4 ou 5 mois que je vais vraiment mieux.

Où t’essaies de choper ? Principalement sur Internet… C’est sur un site que j’ai rencontré mon deuxième copain, d’ailleurs. Le truc, c’est qu’au bout d’un moment, tu vois que tu ne peux pas chasser parmi tes collègues et que l’option « ma pote me présente son pote célibataire » s’épuise assez vite. Alors, à 28 ans, après ma première rupture, je me suis inscrite sur Attractiveworld.

J’aime bien ce site parce qu’il permet d’organiser des soirées entre membres : c’est super sympa, un peu sur le mode des after work. Les premières fois où j’y suis allée, j’étais un peu tendue, je ne savais pas trop comment je devais me comporter. Et je ne pouvais même pas prendre un verre pour me détendre, je ne bois quasiment jamais d’alcool ! Mais au final, j’ai pas honte de le dire, Internet a sauvé ma vie sociale. Quand j’étais avec mon premier copain, j’avais très peu de potes, je vivais en vase clos. La plupart de mes amis actuels, je les ai rencontrés dans ces soirées.

Tu dragues ou tu te fais draguer ? Je préfère qu’on me drague. C’est un peu triste à dire, mais si le mec avec qui je vais échanger deux/trois textos ne me relance pas, je vais lâcher l’affaire. Honnêtement, j’ai un peu de mal à commencer avec un mec après une soirée – il faut que j’ai un vrai coup de cœur. Être en couple pour être en couple, je vois pas l’intérêt. En fait, quand j’y réfléchis, je ne sais pas si j’ai sincèrement envie d’être en couple. Je veux dire, j’ai pas mal d’occas’ mais j’esquive toujours. Enfin, j’en sais rien… c’est juste une réflexion.

Et puis, de toute façon, faut pas exagérer, je ne me fais pas draguer tous les jours non plus… d’après mes potes, je fais trop sûre de moi, comme si ça se voyait que je n’ai pas besoin d’un mec dans ma vie quotidienne. Je ne vais pas mentir : je sais monter un canap’ 3 places convertible toute seule (en le transportant toute seule d’Ikea à chez moi), je sais poser du carrelage… Etre amoureuse, c’est à peu près le seul truc que je ne peux pas faire sans un mec. Je ne suis pas une fille qui a besoin d’être réparée.

[Un célibataire dans ton quartier ?]

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Solène, le CV sentimental :

Ton top 3 des trucs relous à faire toute seule ? Les week-end prolongés, c’est vraiment la mort… tous tes potes en couple partent en amoureux et toi, tu restes à Paris. Bon, j’en profite pour bricoler, y’a quelques semaines, j’ai construit ma tête de lit toute seule, je me prévois des projets, mais bon c’est quand même moins sympa.

Regarder un truc nul à la télé, aussi : à deux, c’est drôle tu commentes, tout seul, c’est chiant. En général, je ne trouve jamais les soirées où je suis toute seule très folles. Mais comme je sors énormément, ça arrive rarement.

Et puis bien sûr, le cul, les câlins, ça manque. C’est con, mais en plus, j’ai 32 ans, et je me dis qu’au rythme où je vais, mon premier enfant, je l’aurai à 38 ans. C’est pas la vie que j’avais imaginé. Après, je te dis tout ça, mais en ce moment, je le vis bien mon célibat. Y’a des moments où c’est moins fun, mais là ça va. Et puis, caser un rendez-vous avec un mec dans mon emploi du temps, c’est une plaie. Le bon mec, c’est celui pour qui j’aurai envie d’annuler toutes mes soirées.

La vanne la plus insistante entendue sur ton célibat ? Y’en a pas trop, en fait. Je m’auto-fous de ma gueule, ça me fait beaucoup rire, mais les autres, non, ils ne se moquent pas. Je me souviens d’un jour, au boulot, j’étais avec des collègues qui se racontaient les potins type « qui couche avec qui », et je me suis auto-cassée en lançant « tout le monde couche avec tout le monde, sauf moi. » Mais personne, à part moi, n’aurait osé la faire.

Par contre, c’est pas une vanne, mais ma mère s’inquiète beaucoup, elle a peur que je rentre toute seule le soir, par exemple, que j’ai pas de mec pour s’occuper de moi.

Le premier truc que tu fais quand tu retombes amoureuse de quelqu’un? Un week-end au pieu, où il suffit d’être ensemble, de se regarder dans le blanc des yeux, pour être bien.

bqhidden. Si le mec avec qui je vais échanger deux/trois textos ne me relance pas, je vais lâcher l’affaire.