En se proposant de témoigner, Airwin ne savait pas trop où il mettait les pieds. « Ça sert à quoi, un portrait de célibataire ? » Devant sa pinte de blanche, il répond rapidement aux questions, avoue qu’il « cherche une meuf » sans s’en donner franchement la peine. « En même temps, les trucs prémédités, ça marche jamais. Les filles avec qui j’ai été, ça a toujours été un pur hasard. » Huit ans qu’il attend que le hasard se pointe à nouveau. Ce qui le fait sourire : « j’ai beaucoup de second degré là-dessus. » Au tour d’Airwin de jouer le jeu du célibataire de la semaine.
Depuis quand t’es célibataire ? Depuis un an… Mais bon, avec la dernière, ça a duré une petite semaine, ça compte ? Sinon, ça remonte à mes 21 ans, une histoire de 3 mois, un été en Suisse. Ma seule vraie histoire, la seule fois où j’ai été amoureux, est encore plus vieille : j’avais 17 ans, j’habitais encore sur l’île Maurice, c’était juste avant que j’aille faire mes études ici, en France, ça avait duré 6 mois et on s’est séparés à cause de la distance. Les relations longue distance, j’y crois pas une seconde.
Donc voilà, deux ou trois histoires, selon comment tu comptes. Entre temps, j’ai eu aucun plan cul… J’avoue, c’est un peu la dèche.
Où est-ce que t’essaies de choper ? Un peu nulle part… disons que je cherche quelqu’un, mais pas d’une manière très active. J’ai un peu de mal à parler avec n’importe qui… et puis même quand je me lance, je trouve que tu parles 10 minutes avec la fille, et puis après tu te tournes les pouces, tu sais pas quoi te dire, généralement ça mène à rien.
La carte des célibataires
Internet, j’ai essayé vite fait, j’ai envoyé 3 mails… mais elles m’ont pas répondu, ça m’a vite saoulé. Ça demande trop d’efforts pour pas grand-chose, et puis je vois trop le côté business et informatique de la chose. C’est peut-être parce que je bosse dans l’informatique… Au boulot, je travaille qu’avec des vieux consultants, c’est un peu déprimant pour trouver une fille. Et puis, sans vouloir être ni méchant ni machiste, les filles qui bossent dans l’informatique, ce ne sont pas des top-models. Les meufs canon, elles sont dans le marketing – même si je trouve qu’elles se la pètent trop, du coup.
Sinon, y’a la capo, pour essayer de choper…
La capo ? Oui, la capoeira, c’est un mix entre un art martial, la danse, la musique, le chant… J’en fais tout le temps, 3 à 4 fois par semaine, c’est devenu une vraie famille pour moi. Au début, je m’étais inscrit pour rencontrer des meufs, mais c’est devenu bien plus que ça.
Bon, après, à chaque rentrée, en septembre, on mate quand même avec mes potes pour voir si y’aura de la bonne chair fraîche. Mais l’an dernier, le recrutement n’a pas été terrible.
Qu’est-ce qui te saoule le plus dans la recherche de l’âme sœur ? Je sais pas si ça me saoule, c’est plutôt que j’ai la flemme… Je sais qu’il faudrait que je me bouge plus, que j’aille à des after work, par exemple. Mais la réalité, c’est que mon célibat ne me pèse pas assez et qu’entre mon célibat et ma flemme, c’est ma flemme qui gagne. J’ai toujours une excuse à deux balles pour repousser… bon, j’avoue, c’est surtout ma vie sentimentale que j’ai tendance à repousser. J’obscure un peu cette partie de ma vie.
Airwin, le CV sentimental :
> 29 ans, originaire de l’île Maurice> Première histoire à 17 ans
> Histoire la plus longue : 6 mois
> La plus courte : 1 semaine
> 0 plans cul
> 3 mails envoyés à des meufs sur Internet
Les meufs canon, elles sont dans le marketing – même si je trouve qu’elles se la pètent trop
Ton top 3 des trucs relou à faire seul ? Aller au parc Astérix avec des potes qui sont tous en couple : sur les manèges, tu te retrouves tout seul comme un con ! J’aime pas non plus partir en voyage seul… surtout des lieux romantiques que tu fais pas avec tes potes, comme Venise ou Prague… Amsterdam c’est super avec des potes pour aller fumer des pets, mais Venise, bof.
Plus globalement, ça me manque d’être avec une fille qui kiffe les plaisirs simples… aller se balader, découvrir un quartier, tenter plein de trucs et ne pas trouver bizarre d’aller par exemple visiter le musée du sadomasochisme, ne pas se dire « y’aura des mecs chelous alors je le tente pas ». Moi, j’adore tenter des trucs, être surpris. Parce que là, je vois les années défiler, j’ai l’impression de perdre du temps, je me dis que c’est du temps où j’aurais pu faire plein de trucs.
La blague la plus lourde sur ton célibat ? Franchement, je suis très second degré sur mon célibat, ça me fait plus rire qu’autre chose. Je me souviens de mes potes, au Nouvel an, qui me vannaient : « ça y est, c’est officiel, t’as pas niqué pendant l’année. » Ma famille me met un peu plus la pression, ils ont une culture plus traditionnelle.
Mes potes comprennent pas pourquoi je suis célibataire, ils me disent que je dois être trop compliqué. Pourtant, j’essaie de comprendre comment tout ça fonctionne ! Genre j’étais à fond sur Mystery, tu connais ? C’est une émission à la con, basée sur le bouquin de Neil Strauss « The Game », où ils forment de jeunes padawan à la drague. Le problème, c’est quand faut l’appliquer dans la vie ensuite… La théorie, je l’ai intégré à 100 %, la pratique… à 0 % !
La première chose que tu fais quand tu retrouves une meuf ? On sort, on apprend à se connaître, elle rencontre mes potes, je regarde si elle s’entend bien avec eux… si elle leur plaît pas, c’est qu’elle ne me plaît pas.
bqhidden. Tu parles 10 minutes avec la fille, et puis après tu te tournes les pouces, tu sais pas quoi te dire
Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.
Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.
Je fais un don à partir de 1€ 💪Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.
Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.
Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.
Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.
Je donne
NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER