1 Le Gardien – Bill Murray – Moonrise kingdom
Le style : Acteur fantasque, Bill Murray est l’homme des grands films, comme les goals sont parfois les hommes des grandes finales. Devant la caméra des grands réalisateurs, Bill livre le plus souvent des prestations incroyables. Et comme tout grand gardien, plus il avance en âge, plus il est meilleur.
L’arrêt du siècle : Son interprétation de l’acteur décadent et insomniaque dans Lost in Translation, de Coppola fille.
Le palmarès : « Meilleur acteur des années 90 » dixit Les Cahiers du cinéma. Sinon un Golden Globe et un Bafta, pas mal non plus.
Ce qu’on attend de son match : Bill Murray coaché par Wes Anderson, ça a donné La vie aquatique. Comme ils remettent ça dans Moonrise Kingdom, on peut s’attendre à une prestation de haut vol.
[La bande-annonce]
2 L’arrière droit – Jessica Chastain – Lawless
Le style : Assignée à des rôles très genrés et très poétiques, Jessica Chastain transcende les rapports féminin/masculin et va Par-delà le Bien et le Mal, comme Dani Alvès mord allégrement la ligne médiane. L’actrice quand elle est associée à des acteurs plus « bankable » prend souvent ces derniers de vitesse pour livrer de grandes prestations.
Son plus beau centre : Le rôle de « la grâce » dans le palmé The Tree of Life, du métaphysicien Terrence Malik.
Le palmarès : Elle a fait de l’ombre à Brad Pitt qui s’est donné pourtant beaucoup de mal dans The Tree of Life, et puis a refait le coup à Michael Shannon dans Take Shalter.
Ce qu’on attend de son match : Entourée de Gary Oldman, Shia Labeouf et Tom Hardy, Jessica Chastain est la seule femme dans ce casting, histoire de briller encore plus.
[La bande-annonce]
3 L’arrière gauche - Ken Loach – La part des anges
Le style : Positionner à gauche ou plutôt à l’extrême gauche, Ken Loach cinéaste engagé n’a cessé à travers ces films de dénoncer des problèmes sociaux. Son cinéma est orienté vers l’attaque mais il n’oublie jamais de revenir défendre, notamment pour les exclus.
Son plus beau débordement : Avoir fait une passe « en or » à Eric Cantona, en lui consacrant un film, et en le faisant jouer dedans histoire de véritablement le reconvertir en acteur.
Le palmarès : La Palme d’or 2006, avec Le vent se lève, film militant … la même année que les manifs anti-CPE.
Ce qu’on attend de son match : Raconter une histoire sociale en parlant de whisky.
[La bande-annonce]
5 Le libéro - Abbas Kiarostami – Like Someone in love
Le style : Abbas Kiarostami, c’est le totem de ce festival. Pionner de la nouvelle vague iranienne des années 60, le cinéaste est un peu le Beckenbauer du cinéma, dont la maitrise et la créativité technique produit toujours du grand spectacle.
Le coup de tête qui score : Le film Le Pain et la rue qui est la première œuvre du maître mais aussi le premier film que l’on montre à un étudiant en cinéma, pour lui apprendre la vie.
Le palmarès : D’un point de vue cinématographique, il faudrait une fiche Wikipédia entière pour faire la liste de ses distinctions. Sinon le mec est docteur honoraire à l’ENS rue d’Ulm, rien que ça…
Ce qu’on attend de son match : Dans Like someone in love, Abbas Kiarostami évoque la société japonaise comme s’il venait à la rencontre de son idole Akira Kurosawa. Dès lors, il ne peut pas se louper.
[La bande-annonce]
4 Le stoppeur - Michael Haneke – Amour
Le profil : Michael Haneke sait se servir de la violence sans faire de faute. Dans ses œuvres, il évoque « la noirceur de l’être humain » et se sert de sa technique pour produire un jeu dur, fondé et élégant. Sans jamais être sifflé et toujours applaudi.
Le tacle assassin pas sifflé : Le remake de Funny games version U.S, par lui-même et plan par plan.
Le palmarès : En 2009, Michael Haneke reçoit la Palme d’Or et le prix de l’Education nationale, pour le Ruban blanc. Un film qui montre comment on peut vite dévier politiquement…
Ce qu’on attend de son match : Après les jeunes dans le Ruban Blanc, Haneke s’‘intéresse aux vieux dans Amour. Avec toujours autant de talent ?
[La bande-annonce]
6 Le milieu défensif - Jacques Audiard – De Rouille et d’os
Le profil : Jacques Audiard continue sa talentueuse carrière comme un milieu défensif remonte le ballon. En mettant en scène dans ses films des personnages déviants socialement, il récupère des ballons perdus et les amène vers le but. Tu n’as pas vu Un prophète ni Sur mes lèvres ?
La relance parfaite : Il a réalisé les clips des icones du rock français des années 90, comme Alain Bashung (Victoire de la musique du meilleur clip au passage) et le groupe Noir Désir.
Le palmarès : En 2006 8 césars pour De battre mon cœur s’est arrêté. En 2009 9 césars pour Un Prophète. Donc la Palme d’Or pour De Rouille et d’Os ?
Ce qu’on attend de son match : Avec de Rouille et d’os, Audiard essaye de faire un remake version cinéma d’auteur de Intouchables.
[La bande-annonce]
10 Le milieu offensif - David Cronenberg – Cosmopolis
Le profil : David Cronenberg s’est formé sur la scène underground canadienne, comme tous les grands meneurs de jeu ont appris à jouer dans la street. Depuis il envoûte les foules avec ses gestes hors-normes.
Le contrôle qui tue : Adapter le roman de l’écrivain américain William S. Burroughs, Le Festin nu. A la base le truc était franchement tendu…
Le palmarès : Avoir fait de Jeff Goldblum, une mouche, de Keira Knightley, une nympho, de Jude Law, un port USB (in eXistenZ) et enfin d’Aragorn – Viggo Mortensen – Sigmund Freud.
Ce qu’on attend de son match : Le Festin nu était censé être inadaptable, David l’a fait. Cosmopolis était censé être inadaptable, David l’a refait. Et avec le vampire de Twilight dedans…
[La bande-annonce]
8 Le milieu gauche - Alain Resnais – Vous n’avez encore rien vu
Le profil : Alain Resnais, c’est le profil type du grand joueur qui après une folle carrière très jeune, revient vers 38 ans sauver une nouvelle fois l’équipe. Cinéaste d’exception, il a aussi marqué le 7ème art par l’engagement qu’il met dans ces films. Malgré ses 89 ans.
Le dribble qui tue : En 1956, Il réalise Nuit et Brouillard, un film documentaire sur les camps de la mort. A un moment, on aperçoit un type avec un képi français surveiller un camp d’internement…
Le palmarès : Beaucoup trop long. Sinon il y a les propos de Louis Malle au sujet de Hiroshima, mon amour : « Ce film a fait faire un bon dans l’histoire du cinéma. »
Ce qu’on attend de son match : Malgré sa prolifique carrière on espère qu’Alain Resnais nous dise « Vous n’avez encore rien vu »…
[La bande-annonce]
7 Le milieu droit - Walter Salles - Sur la route
Le profil : A l’instar de ces milieux qui font des courses folles le long de la ligne de touche, le Walter aime raconter les longs voyages initiatiques. Son sens de la mise en scène élégante et sincère est mis au service de l’adage « les voyages forment la jeunesse ».
Sa plus longue chevauchée : Carnet de voyage qui vous emène faire le tour de l’Amérique du Sud en moto avec Ernesto Guevara. Il y a aussi Central Do Brasil qui nous ballade dans le Sertao. Inépuisable le type…
Le palmarès : Un ours d’or Berlinois en 1998, le seul trophée pour le Brésil cette année-là, tous sports confondus…
Ce qu’on attend de son match : Adapter le classique de la littéraire beatnik Sur la route, c’est prendre le risque de se faire tacler sévère. En esperant que Walter nous a réservé quelques beaux passements de jambe.
[La bande-annonce]
9 Avant-centre – Isabelle Huppert – Dans un autre pays
Le profil : L’une des plus grande actrice française, celle sur qui on peut tout miser. À l’image des grands attaquants, lorsqu’elle joue, ça fait mouche: le film remporte souvent le trophée à la fin.
Le but d’anthologie : Elle devient présidente du Jury du festival en 2009, après avoir eu des stats de malade, notamment avec ses 17 nominations en sélection officielle. Lionel Messi est en dessous…
Le palmarès : Ah, elle n’a reçu qu’un césar malgré ces 13 nominations. Le championnat de France, ce n’est pas pour elle…
Ce qu’on attend de son match : Dans le film, Dans un autre pays, Isa a été engagée pour ramener une récompense au réalisateur coréen Hong Sang-Soo qui malgré un immense talent n’a encore rien gagné sur la croisette.
[La bande-annonce]
11 Avant-centre – Robert Pattinson - Cosmopolis
Le profil : C’est la jeune étoile montante. Mais au festival cette année, fini les teens movie et le championnat national: place à la grande compétition.
Sa spéciale : De Cédric Diggory dans Harry Potter à Georges Duroy dans Bel Ami de Maupassant; là où se cache un héros littéraire, Rob d’endosser le maillot…
Le palmarès : MTV awards, Teen Choice awards, Razzie awards, cris de jeunes filles… Que du lourd…
Ce qu’on attend de son match : C’est David Cronenberg qui distribue le jeu, et lorsqu’on voit qu’il peut faire d’Aragorn un Sigmund Freud en puissance, il n’aura aucun mal pour transformer Edward Cullen, en véritable acteur. Robert a juste à bien réceptionner le ballon et scorer.
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