En ce moment

    06/05/2012

    La jeunesse de gauche a fêté la victoire socialiste à la Bastille

    François Hollande, de la bière et des roses

    Par Elodie Font

    Une belle soirée (aussi) pour les Pakistanais qui vendaient des roses, dimanche soir, place de la Bastille, à Paris. Compte-rendu d'une soirée merguez, zik & politique.

    Le lieu La place de la Bastille, blindée, blindée, blindée. Des dizaines de milliers de personnes s’encastrent les uns dans les autres, on se croirait dans un festival géant avant le concert d’une rock star. Y’a les mêmes relou qui poussent tout le monde, les mêmes cris d’hystérie, les mêmes marques de bière, la même odeur de merguez-shit. « Wahou c’est physique, je comprends qu’il y ait que des jeunes ! »

    Le slogan le plus original « On a gagné ! On a gagné ! » Non, je déconne. Plutôt cette remarque, glanée entre deux discours : « allez ce soir, tout le monde est célibataire ! »

    La façon la plus intelligente de retrouver ses potes dans la foule Ne comptez pas sur notre ami l’Iphone : dès 19h, les lignes étaient aussi saturées qu’une nuit de Nouvel an. Préférez donc l’option choisie par Anna : « t’es où par rapport à la statue de la Bastille ? Devant ou derrière les fesses de l’ange ? Parce que nous on est derrière ! » Évitez en revanche le « je suis derrière le drapeau rouge, tu me vois ? »

    Le moment le plus émouvant Rien d’original, mais le décompte, très fort, les vingt dernières secondes avant 20h. Tout le monde savait déjà qu’Hollande était élu, mais quand sa tête s’est affichée, le moment d’euphorie était assez incroyable – pour ceux qui mesuraient 1m80 et qui pouvaient jeter un œil sur l’écran géant, parce que pour ceux qui, comme moi, font moins d’1m60, vous pouviez toujours rêver apercevoir le résultat. « Il gagne avec combien ? Combien ? 51,9 ? Ah merde, j’aurais crû qu’il ferait plus. »

    Le moment le plus relou Celui où il faut bien s’extirper de la place pour vous écrire ce papier. Montre en main, à 22h, il fallait 35 minutes pour aller de l’Opéra Bastille jusqu’à Bréguet-Sabin, en passant par la rue de la Roquette. Soit à peu près… 50 mètres. Et je vous épargne les poussettes au milieu de la foule, les vélos tombés par terre, la meuf qui tente de monter sur une moto et, au final, des bleus partout sur les bras et la poitrine. Sympa.

    Le plus long « ouuuuh » Quand Sarkozy a prononcé son discours – même si, honnêtement, impossible d’en entendre la moindre phrase. Sauf une, beaucoup reprise ensuite : « jamais je ne pourrai vous rendre ce que vous m’avez donné. » « Ça, c’est sûr, tu t’es bien fait plaisir ! » À noter qu’à l’applaudimètre inversé, Copé et Morano atteignent le podium, à égalité derrière Sarko.

    La meilleure idée marketing Vendre des roses ! LE moment de grâce du Paki qui fait la tournée des bars chaque week-end.

    L’idée organisationnelle hyper intelligente Fermer certaines grandes artères autour de Bastille, le boulevard Richard Lenoir en tête. Mais pourquoi ??

    La vanne la plus entendue ? « Elle va casser dans combien de temps, Carla ? »

    Ce qu’ils veulent dire à Hollande La majeure partie des gens interrogés commence par « courage, fais pas le con, hein, parce que sinon l’extrême-droite gagnera des points ! » Émilie, elle, préfère lui donner un conseil plus politique : « «mets Aubry à Matignon ! »

    La phrase à retenir Celle de Benjamin, un indigné : « C’est pas l’heure de se coucher. Il est élu, tant mieux. Mais gardons en tête que le pouvoir c’est nous, c’est le peuple. La question, c’est de savoir si on va toujours se faire dégager à coups de matraque quand on organisera des rassemblements. On devrait vite avoir la réponse. »

    « allez ce soir, tout le monde est célibataire ! »


    [Vidéo | France 2] « Ouuuuuuh, c’est la première fois qu’on vote et c’est un moment historique. François Hollande a gagné et c’est magique »

    bqhidden. « Courage, fais pas le con, hein, parce que sinon l’extrême-droite gagnera des points ! »

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€
    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER