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    19/06/2024

    « Les gens ne viennent pas que pour suivre, ils viennent pour faire avec nous »

    Le PS, EELV et LFI croulent sous les propositions d’actions

    Par Lisa Noyal

    La création du Nouveau Front populaire et la crainte de l’arrivée massive du Rassemblement nationale à l’Assemblée nationale ont entraîné une très forte mobilisation auprès des partis politiques de gauche.

    « On n’arrête pas, tout est saturé de partout », lâche Ulysse entre deux coups de fil. Depuis la semaine dernière, le responsable matériel de La France insoumise (LFI) est complètement sous l’eau. Entre la gestion et les envois de matériel et les ruptures de stock, Ulysse ne s’arrête pas. L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, puis celle de la création du Nouveau Front populaire ont fait exploser la demande. Les partis composant l’union comme La France insoumise, le Parti socialiste (PS) ou encore Europe écologie les verts (EELV) sont sur-sollicités par des personnes souhaitant s’investir et militer à leurs côtés pour les élections législatives.

    Une explosion des demandes

    En cinq jours, plus de 32.000 personnes ont rejoint les canaux de LFI, soit une personne toutes les 10 secondes. À EELV, c’est plus de 500 nouvelles adhésions – en temps normal c’est 10 fois moins – et 20.000 personnes qui intègrent les boucles du parti en moins d’une semaine. Les trois “gros” partis de la gauche, LFI, EELV et le PS, estiment qu’il existe une réelle volonté d’agir et de s’impliquer pour cette campagne. Ils affirment :

    « On nous demande : “Comment est-ce qu’on peut vous aider ?” »

    Pour la seule France insoumise, ce sont 13.000 personnes qui rejoignent les groupes d’action pour faire du porte-à-porte ou du tractage. « Les gens ne viennent pas que pour suivre, ils viennent pour faire avec nous », affirme Léa Balage El Mariky, candidate EELV dans la 3ème circonscription de Paris.

    Pour Clément Verde, co-animateur du pôle des groupes d’action de LFI et candidat dans le Loiret (45), le moment serait comparable à une fin d’élection présidentielle. Plus de sept millions de tracts ont été imprimés par son parti en une semaine à peine. « Il y a des files de gens qui font la queue au siège pour venir en chercher », poursuit Ulysse. Ce dernier explique avoir même dû trouver un deuxième endroit pour imprimer afin de tenir la cadence. Lors de la première mise en ligne de deux millions de tracts du Nouveau Front populaire, le stock est vidé en 12 heures à peine, renseigne le responsable matériel. Léa Balage El Mariky de EELV confirme l’engouement. Rien que pour la manifestation de samedi dernier, son parti dit en avoir imprimé et distribué 60.000. Celle qui revient justement d’une distribution ajoute :

    « Ce matin par exemple, on était 50 sur le terrain dans ma circonscription, c’est le nombre de personnes qu’on avait sur une semaine en 2022. »

    Une première politisation

    Dans ce raz-de-marée, beaucoup arrivent sans jamais avoir milité. Les pratiques et les profils divergent. « Les gens viennent et disent : “Je n’ai jamais fait, comment ça marche ?” Et repartent coller des affiches ou tracter », décrit Clément Verde de LFI. Selon ces représentants de partis, en plus des militants traditionnels, ces demandes proviennent pour beaucoup de jeunes qui transforment les pratiques traditionnelles. Pour les actions de tractage, habituellement, un responsable d’action vient récupérer une valise de tracts pour les utiliser lors d’une action précise, décrit Ulysse. Là, il y a des groupes d’une douzaine de personnes qui passent au siège prendre deux paquets et qui les distribuent directement. Pour Clément Verde, cet engouement provient de deux choses :

    « Il y a un électrochoc, un sursaut, entre la crainte du Rassemblement national au pouvoir, et l’espoir d’une gauche unie qui est né… »

    Contacté, le PS était trop occupé pour répondre à nos questions.

    Illustration de Une de Nayely Rémusat.

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