Il y a un an, Laurent Wauquiez annonçait tambour battant son intention de faire des économies alors qu’il venait d’être élu président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. L’une de ses premières mesures a tout du symbole. Le 28 janvier 2016, il fait voter une baisse de 10 % des indemnités des conseillers régionaux.
Il faut croire que le prèz’ a changé d’avis. Jeudi soir, il devrait faire voter par le conseil une petite rallonge pécuniaire : il demande à se faire rembourser ses frais de logement à Lyon, lui qui réside toujours au Puy-en-Velay avec sa famille. Cette « indemnité de séjour » devrait s’élever à 15,25 euros par repas et 60 euros par nuit passée à Lyon, le tout sur présentation des factures, s’il vous plaît. La mesure, tout à fait légale, sera débattue jeudi 9 février à 21h10 si l’on en croit l’ordre du jour.
Pas de l’argent de poche
Député de la 1ère circonscription de Haute-Loire et président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez est déjà bien pourvu niveau indemnités. Grâce à son cumul de mandats, il atteint le plafond légal de 8.231 euros brut.
La bonne nouvelle, c’est que cette « indemnité de séjour » n’entre pas dans le calcul, elle vient donc en plus. « Ce n’est pas un élément de rémunération » explique-t-on au cab’ de Laurent Wauquiez :
« Ce n’est pas de l’argent de poche. Il ne va pas partir en vacances ou s’acheter des clopes avec. »
Un élu précaire
« Il fallait trouver une solution », ajoute-t-on du côté du cabinet. Car à entendre son équipe, l’élu est en galère :
« La région est immense. Quand Laurent Wauquiez est à Lyon, il a deux heures de route pour rentrer chez lui. Cette indemnité c’est pour qu’il ne dorme pas dans sa bagnole. »
« Rien n’est caché. Tout est public », embraye-t-on dans le camp Wauquiez. Avant de balancer une petite pique pour les socialistes qui ont éventé la manœuvre :
« Jeter le doute sur cette rémunération, surtout en ce moment, ce n’est pas vraiment fin. »
La gauche tacle… en douceur
« Laurent Wauquiez en a fait des tonnes sur les indemnités d’élu. Cela fait un an qu’il donne des leçons de morale », tacle Jean-François Debat, président du groupe socialiste au conseil régional, quand StreetPress lui passe un coup de bigo.
Il refuse néanmoins de jeter l’opprobre sur le n°2 des Républicains. Pas de soucis pour voter l’indemnité de séjour, tant qu’il y a des gardes-fous. « Je ne fais d’exploitation populiste de la question », finit par lâcher M. Debat :
« La période réclame de la transparence. C’est tout ce que l’on demande. »
Indemnite de Sejour Laurent Wauquiez by Tomas Statius on Scribd
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